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CAFÉ POLISSON

Créé au Musée d'Orsay en 2015
pour l'ouverture de l'exposition
"Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910

Conception et texte Nathalie Joly
Mise en scène Jacques Verzier
Scénographie et décor Jean Jacques Gernolle
Peinture Maité Goblet
Costumes Claire Risterucci
création Lumière Carla Tomé
création Son Vincent Crenn
Presse Valérie Samuel
régie Yann Struillou

 

Avec
Nathalie Joly (chant, guitare)
Jean Pierre Gesbert (piano, trompette, chant)
Louise Jallu ou Carméla Delgado (Bandonéon, chant)
Bénédicte Charpiat ou Angélique Rivoux (danse, chant)
Gilles Vajou, Jacques Verzier (chant)

CD Musée d'Orsay, Marche la route, Frémeaux & associés

 

Production Musée d'Orsay et Marche la route.
Avec le soutien de l'ADAMI, du CNM, d'AFC, de la SPEDIDAM

Remerciements au Théâtre du Soleil, au Théâtre Jean Vilar à Suresnes, à Camille Germser et Christophe Dumouchel.

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Café Polisson, qui ouvre le cycle Splendeurs et misères, réunit des chansons de la Belle Epoque, cruelles ou drôles. Dans les cabarets caf’conc de la capitale du plaisir, le style "beuglant" assimile la chanteuse à la prostituée ou à la cocotte. Grâce à Yvette Guilbert, qui rompt avec la vulgarité et chante l’omniprésence de la sexualité dans la vie, la femme chantante deviendra l’artisan de son émancipation. Nathalie Joly rend hommage à ces courtisanes, demi-mondaines, buveuses d’absinthe, gueuses et fleurs de trottoir. Cruelles ou drôles, le cabaret offre un écrin pour raconter les vicissitudes de l’existence et leur solitude. La polissonnerie, la coquinerie et l’humour sont un exutoire bienvenu dans ces vies souvent moins roses que la soie de leurs dessous fripons !


Tournée : Musée d'Orsay 2015, Palais des festival de Cannes, Scène Nationale de Châteauvallon, Théâtre Jean Vilar à Suresnes, Casino de Deauville, Festival d'Avignon 2018, Théâtre de l'épée de bois - Cartoucherie Paris 2019 dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.

 

LE TOUT PETIT CAFÉ POLISSON version en trio :
Houlgate, Théâtre de la Vieille grille Paris,  Caves Legrand Paris, Sarcelles, Kibélé, Sedan.

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This Café Polisson, which opens the Splendour and Misery cycle, brings together the cruel and amusing songs of the Belle Epoque. In the cafè chantant cabarets of the capital of pleasure, the "beuglant" (local small café-concert) style likened singers to prostitutes and courtesans. Thanks to Yvette Guilbert, who broke away from the vulgarity and sung about the omnipresence of sexuality in life, female singers became the architects of their own emancipation. Nathalie Joly pays tributes to the courtesans, kept women, absinthe drinkers, harlots and ladies of the night.

Este Café Polisson, que abre el ciclo Esplendores y miserias, reúne canciones de la Belle Époque, crueles o divertidas. En los cabarets caf’conc de la capital del placer, el estilo "berreante" asimila la cantante a la prostituta o la cocotte. Gracias a Yvette Guilbert, que rompe con la vulgaridad y canta la omnipresencia de la sexualidad en la vida, la mujer cantante pasará a ser dueña de su emancipación. Nathalie Joly rinde homenaje a estas cortesanas, demi-mondaines, consumidoras de ajenjo, pordioseras y flores de la calle.

Dieses "Café Polisson", das den Zyklus Pracht und Elend eröffnet, vereint die ironischen, schwarzhumorigen oder fröhlich-lustigen Lieder der Belle Epoque. In den Kabaretts und Music-Halls der Hauptstadt der Laster und Vergnügungen charakterisiert der "grölende“ Gesangsstil die Sängerin als Prostituierte oder "Cocotte". Dank Yvette Guilbert, die mit der Vulgarität bricht und die Allgegenwärtigkeit der Sexualität im Leben besingt, bereitet die Sängerin selbst ihre künstlerische Emanzipation vor. Nathalie Joly erweist diesen Kurtisanen, Halbmondänen, Absinth-Trinkerinnen, Dirnen und Straßenmädchen eine Hommage.

Questo Café Polisson, che apre il ciclo Splendore e miseria riunisce diverse canzoni della Belle Époque, alcune crudeli altre buffe. Nei cabaret café-concert della capitale del piacere, lo stile “urlante” assimila la cantante alla prostituta o alla donna di facili costumi. Grazie a Yvette Guilbert, che rompe con la volgarità e canta l’onnipresenza del sesso nella vita, la figura della cantante diventerà l’artefice della sua emancipazione. Nathalie Joly rende omaggio a queste cortigiane, mantenute, bevitrici di assenzio, sgualdrine e ragazze di strada.

TEASER

LIBÉRATION 27-03-2019 PORTRAIT - DER DE COUV

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CD c/o Frémeaux & associés, Marche la route, Musée d'Orsay

RÉPERTOIRE DE CHANSONS GRIVOISES ET SOCIALES

Enregistré à l’auditorium du Musée d’Orsay à l’occasion de l’exposition "Splendeurs et misères, images de la prostitution (1850-1910)" , Café Polisson se fait l’écho en chanson des dessins de Toulouse-Lautrec, Degas et Steinlein et permet une ouverture sur le monde interlope des cafés concert de la Belle Époque. La comédienne et chanteuse Nathalie Joly est la plus grande spécialiste du parlé chanté, unanimement reconnue par la critique pour l’immense travail réalisé sur l’oeuvre d’Yvette Guilbert (regroupé dans la trilogie « Yvette ! Yvette ! Yvette ! Intégrale Nathalie Joly chante Yvette Guilbert » FA5679). Elle donne un formidable récital et interprète d’une main de maître le répertoire des grands auteurs (Bruant, Guilbert, Xanrof,…), qu’elle entremêle de chansons grivoises populaires. Ces chansons, tantôt drôles ou cruelles, réalistes ou poétiques, toujours crues et audacieuses, se font l’écho des misères, rancoeurs et fiertés des femmes dites « de mauvaise vie ».
Augustin BONDOUX & Patrick FRÉMEAUX

Recorded at Orsay Museum’s Auditorium during the exhibition “Splendour and destitution, images of prostitution 1850-1910”, the album Café Polisson reminds us in song of sketches by the likes of Toulouse-Lautrec, Degas or Steinlein, and it provides a glimpse of the illegal underworld of the cafés concerts during the Belle Époque. Actress-singer Nathalie Joly is the greatest exponent of the genre parlé chanté, and universally recognized by critics for her immense performances of works by Yvette Guilbert (collected in the trilogy “Yvette ! Yvette ! Yvette !” (FA5679, the complete songs of Yvette Guilbert by Nathalie Joly.) This recording is a wonderful recital by a master performer, featuring material by the great writers (Bruant, Guilbert, Xanrof etc.) mingled with bawdy popular songs. These works are by turns humorous or cruel, realistic or poetic, but always coarse and daring. They echo the misery, resentment, and indeed pride, shown by these so-called “loose” women.

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France 5 - Le Doc Stupéfiant - Léa Salamé, Julien Beau - L'ART DU BORDEL (octobre 2019)
Nathalie Joly est l'invitée de Léa Salamé pour son spectacle "Café polisson"

FRANCE 5 - Le doc stupéfiant Léa Salamé - LE SEXE DU RIRE Le 10-12-2021 au Moulin rouge. Nathalie Joly comédienne chanteuse et autrice, spécialiste d'Yvette Guilbert, est interviewée pour parler du rire chez Yvette Guilbert...

LCI - VIS LEURS VIES par Marianne Kottenhoff LA VOIX DES FEMMES. 17 mars 2019

La presse en parle, extraits 
Revue de presse

LIBÉRATION  Portrait Nathalie Joly 27 mars 2019
Spectacle drôle et militant, hommage aux chanteuses de la Belle Epoque, où cabaret et prostitution étaient liés. …..Le rire et le langage grivois n’atténuent en rien la portée militante et féministe de la pièce.

LCI – VIS LEURS VIES « CAFÉ POLISSON : LA VOIX DES FEMMES »
JDD Avec beaucoup de talent, de finesse, mais aussi de plaisir, Nathalie Joly s’est emparé de ce répertoire oublié pour créer un spectacle remarquable... drôle, à la fois léger et semé de mots d’esprit. Et s'il dépeint l'oppression il raconte aussi l'émancipation et ces femmes qui marchèrent et chantèrent pour leur liberté! Alexis Campion
LE MONDE Au pire (comme au meilleur) du plaisir et de la grivoiserie, la chanteuse ne perd pas un gramme de son chic parisien. La mise en scène de Jacques Verzier a son lot de trouvailles, Nathalie Joly joue aussi sur les anachronismes, co
nvertissant Ouvre, chanson fétiche de Suzy Solidor en 1934, en une bossa-nova sensuelle, loin des dangers de la syphilis et des macs. Véronique Mortaigne
FRANCE 5 Léa Salamé, Le doc stupéfiant "L'art du Bordel "
France 5 Le doc stupéfiant « Le sexe du rire »

FRANCE MUSIQUE Extrêmement cru, souvent très direct, très mis en scène, vraiment un spectacle à voir, il est vraiment polisson, on peut donc vraiment s’y amuser !
L’HUMANITE
Dans son « Café polisson » Nathalie Joly fait savourer toute la saveur des mots les plus crus pour dire en chanson le quotidien des femmes légères et de celles qui ont le trottoir pour salon.

France CULTURE - PING PONG Cette chanteuse et comédienne se plait à changer de masque et de voix au gré de son désir et de sa fantaisie. Son cabaret sauvage et fier s’offre ainsi au regard « brillant comme des fêtes » comme disait Baudelaire et aux oreilles aventureuses.
TELERAMA On salue avant tout la jolie révérence à l'émancipation de ces femmes et à leur lutte pour la liberté.
CAUSETTE Un incroyable répertoire, Hommage vibrant aux demi-mondaines, courtisanes, hirondelles et autres fleurs de trottoir… Refrains truculents où la polissonnerie côtoie la mélancolie.
WEBTHEATRE Chansons coquines et suggestions canailles au cœur d’un caf’conc’ Belle Epoque.
CONCERTO.NET Un des plus piquants divertissements que l’on puisse voir actuellement dans la capitale, un très étonnant décor de ce réjouissant spectacle. G. Macassar
DIAPASON Ne pas rater le « Café polisson », truculentes évocations d’une Belle Epoque totalement décomplexée... Claude Samuel
FRANCE 3 Coquin et croustillant à souhait, à déguster!
NICE MATIN Un cabaret mondain, sens dessus dessous. Exubérance, truculence, mais les textes font sens. Comme dans une toile de Renoir ou Toulouse Lautrec.
WEBTHEATRE Nathalie Joly chante avec une grande puissance de voix et du jeu. Elle prend sans détour, vigoureusement, le parti de la femme humiliée. Le bordel, la rue, les arrière-salles ne sont pas des lieux de plaisir pour tout le monde. Mais la beauté du chant charrie tout…. Gilles Costaz
MUSIKEN Nathalie Joly jongle avec la légèreté et le désespoir, sans se départir de cette élégance canaille... Le spectacle mérite une longue carrière.
CONCERT CLASSIQUE Nathalie Joly revisite, d’un timbre à saveur d’absinthe, les classiques du caf’conc’ dont l’énigmatique et célèbre Madame Arthur. Sans racolage.
ALLEGRO Un régal, à une époque où la crudité a si méchante réputation. Joshka Schidlow
NICE MATIN Un cabaret mondain, sens dessus dessous. Exubérance, truculence, mais les textes font sens.
FRANCE BLEUE Un spectacle truculent, jamais salace, et toujours jouissif !
IO GAZETTE Nathalie Joly met à l’honneur le style aussi technique que délicat du parlé-chanté dont s’emparaient les femmes pour narrer leur époque d’avant ou d’entre-deux-guerres, comme Yvette Guilbert. Dans ce balancement incessant de la voix parlée à la voix chantée, la femme agrippe un mince faisceau d’existence et d’attention dans ce monde nocturne au masculin. Le gosier devient alors une échappatoire salutaire par laquelle la courtisane s’amuse ou se venge plus qu’elle ne se plaint vraiment. Nathalie Joly expose sans détour, mais avec une grande justesse, les conditions et les diverses figures de la prostituée. Le politiquement correct n’est pas le style de la maison. La recherche menée pour la réalisation des décors et costumes offre une dimension exceptionnelle à cet univers. Lola Salem
LE VAUCLUSE Une œuvre réalisée avec beaucoup d’intelligence, de finesse où l’humour est sans cesse présent.
PLAYS TO SEE a tribute to the courtesans, to the absinthe drinkers, to the showgirls, to the independent women. It’s not a mere coincidence that the show starts the week of Internati
onal Women’s Day.
REGARTS Au fil d’une quinzaine de chansons coquines ou cruelles, souvent drôles parfois poignantes, se dessine un demi-monde composé de courtisanes, de cocotes, de pierreuses, de bitumeuses, de filles de joie… Un véritable morceau d’anthologie.
FROGGY’S DELIGHT Nathalie Joly incarne avec sensibilité ces femmes au destin fatal et maîtrise tous les registres, du fripon au drame pour cette réussie immersion thématique dans le patrimoine musical français
REGARD EN COULISSE Epatant café qui n'est pas que fripon ou polisson, mais qui invite à un beau voyage....quelle fougue et quelle modernité..
CULTURE – TOPS Un café à déguster sans modération On se lève tous pour un café polisson ! … avec sa part d'insouciance artificielle et de joyeuse folie. C'est ambitieux, maîtrisé, avec de vrais moments de grâce. Nathalie Joly interprète d'Yvette Guilbert aurait bien mérité cette Victoire de la Musique pour laquelle elle a été nominée 3 fois.... artiste poly-talentueuse, c'est la tête, les jambes, la voix du théâtre musical d'aujourd'hui.

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PRESSE

LIBERATION  Portrait Par François-Xavier Gomez — 26 mars 2019
Nathalie Joly, chansons de mauvaise vie
Avec «Café Polisson», spectacle drôle et militant, l’artiste rend hommage aux chanteuses de la Belle Epoque, où cabaret et prostitution étaient liés.

La soirée aurait pu s’intituler «D’Yvette au divan». En mars 2006, salle de la Mutualité à Paris, Nathalie Joly évoquait la mémoire d’Yvette Guilbert, la reine du café-concert, à travers ses liens avec Sigmund Freud, devant un parterre de psychanalystes réunis à l’occasion des 150 ans de la naissance de leur saint patron. La chanteuse d’aujourd’hui a-t-elle fait un «transfert» sur sa devancière morte en 1944 ? La vie et le répertoire oubliés de la «diseuse fin de siècle» ont, en tout cas, occupé Joly pendant une décennie, travail qui a donné naissance à une trilogie de spectacles. «Yvette, résume-t-elle dans sa loge du Théâtre de l’Epée de bois, a ouvert la voie à Damia et Fréhel, et son héritage se retrouve chez Anne Sylvestre et Catherine Ringer…»
Avec Café Polisson, un parcours de chansons et de textes autour de la prostitution à la Belle Epoque, où la Guilbert est bien présente, Joly est de retour àla Cartoucherie de Vincennes. Là où elle a présenté plusieurs de ses créations, et connu son premier succès : Rêves de Kafka, mis en scène en 1984 par Philippe Adrien pour l’inauguration du Théâtre de la Tempête. Dans «cette utopie du théâtre» au cœur de la forêt, elle a une amie et admiratrice fidèle, Ariane Mnouchkine. «Quand j’ai débuté avec une compagnie semi-professionelle de Chilly-Mazarin, c’était la grande époque des créations collectives, une aventure qui devait tout au Théâtre du Soleil d’Ariane.»
Café Polisson a été créé au musée d’Orsay en 2016 pour éclairer l’exposition «Splendeurs et Misères. Images de la prostitution, 1850-1910». Car si chacun a en tête les danseuses et les chansonnières croquées par Manet, Degas ou Toulouse-Lautrec, on connaît beaucoup moins leurs conditions de vie. Au XIXe siècle et au début du XXe, une femme qui s’expose sur une scène est, aussi, une prostituée. Les deux activités vont de pair. «Au café-concert, explique Joly, il suffisait à un homme de poser son programme en équilibre sur l’accoudoir pour signifier sa volonté de "souper" avec les artistes. Celles-ci, par contrat, devaient non seulement assurer leur tour de chant, mais aussi rester disponibles, toute la nuit s’il le fallait, aux sollicitations masculines. Le rendez-vous se concluait souvent dans un fiacre.»
Nathalie Joly, qui s’est patiemment documentée sur la diva des Années folles, décrit la chanteuse dont elle est devenue l’interprète de référence : «Yvette a été pionnière dans le refus de cette assimilation des femmes artistes à des courtisanes ou à des cocottes. Elle-même refusait de séduire sur scène par un comportement aguicheur, des tenues légères. Elle ne portait pas de bijoux…» Son bras de fer contre les codes en vigueur finit par être payant : elle devient l’artiste la mieux payée de France, l’égale de la tragédienne Sarah Bernhardt. Elle érige en art la chanson populaire, à laquelle elle insuffle une force dramatique ou ironique, et invente une façon d’interpréter, à mi-chemin du langage parlé et du chant, qu’elle baptise le «rythme fondu». C’est l’ancêtre du sprechgesang, le parlé-chanté que pratiqueront le long du XXe siècle les compositeurs Berg, Schoenberg et Kurt Weill.
C’est justement par le sprechgesang que Joly, formée au Conservatoire, a découvert la Guilbert. Elle rêvait d’une carrière artistique à laquelle sa mère ne s’opposait pas, à une condition : ne pas lâcher les études. Amphi le jour, planches le soir : elle décroche ainsi une maîtrise de philo à la Sorbonne.
Les chansons de Café Polisson, interprétées à l’origine par des femmes mais écrites par des hommes, font le tour des différentes formes d’exploitation. De la femme entretenue, demi-mondaine des salons bourgeois, à la «pierreuse» de la rue, celle qui use ses semelles sur le pavé. «La prostitution, rappelle-t-elle, était quasiment le seul moyen pour une femme d’obtenir son autonomie financière.» Ce monde-là est révolu, mais l’équation couple-argent-sexualité reste posée. «On a toutes dû nous battre pour être indépendantes,dit-elle. J’ai été élevée par des femmes, et ma mère avait été élevée par sa mère et sa grand-mère. Les hommes n’étaient pas présents, ou alors très éloignés. Ma mère nous disait, à ma sœur et à moi : "Apprenez à vous en sortir seules, ne comptez jamais sur un homme !" C’est violent, mais je me suis débrouillée avec ça, comme plein d’autres !»
Native d’Alger, Joly se définit comme «une des dernières pieds-noirs nées là-bas». Elle a quelques mois quand, sous les fenêtres de la pharmacie que régente sa grand-mère, survient la fusillade de la rue d’Isly, le 26 mars 1962. L’armée française, débordée par une manif anti-de Gaulle, tire sur la foule. On relèvera au moins 80 morts. La famille quitte l’Algérie, où elle était enracinée depuis 1850, transite à Marseille, puis s’installe en région parisienne.
Café Polisson n’est pas, comme son titre pourrait le suggérer, une célébration de la gaudriole bien française. A côté de refrains hilarants, on entend de poignantes chansons «réalistes», comme A Saint-Lazare de Bruant, qui décrit de l’intérieur l’hôpital-prison où on enfermait les femmes de mauvaise vie, sous un prétexte prophylactique. L’institution a fermé en 1975, «l’année de la loi Veil qui dépénalisait l’avortement», souligne la chanteuse, mère d’un fils de 26 ans. Elle qui a toujours voté à gauche observe le combat pour l’égalité continuer et prendre d’autres formes. «Café Polisson a un écho très fort avec le mouvement #MeToo, reprend-elle. On en revient à la prétendue accessibilité du corps féminin, notamment au cinéma, où on est plus facilement confrontée à la nudité. Encore aujourd’hui, une femme qui expose son corps passe pour une femme facile, on se croit tout permis avec elle. Dans l’éducation de certains hommes, quelque chose a été raté.»
Le rire et le langage grivois n’atténuent en rien la portée militante et féministe de la pièce. «Le spectacle rend hommage au courage de femmes qui se sont battues pour leur dignité dans un univers d’hommes», souligne-t-elle. Pourtant, dans le travail de diffusion qu’elle mène avec sa compagnie Marche la Route, elle se heurte à des réticences. «Des directeurs de théâtres m’ont dit qu’ils adoreraient m’inviter, mais que l’adjoint à la culture n’en voudrait pas. C’est consternant, les compagnies artistiques ont besoin du courage des programmateurs, face à des mairies qui ne souhaitent que du divertissement. On doit miser sur la culture et la transmission contre la régression qui montent un peu partout.»


1961 Naissance.
1984 Rêves de Kafka à la Cartoucherie.
1993 Naissance de son fils.
2007 Je ne sais quoi, 1er volet de la trilogie Yvette Guilbert.
2019 Café Polisson au Théâtre de l’Epée de bois jusqu’au 3 avril.
François-Xavier Gomez photo Jérôme Bonnet pour «Libération»

LE MONDE par Véronique Mortaigne - CULTURE 26.09.2015

Nathalie Joly offre un récital « polisson » à Orsay
Il est sans cesse question d’argent. On l’oublie trop souvent, la prostitution est un commerce. Le Café Polisson proposé par la comédienne et chanteuse Nathalie Joly applique avec une froideur clinique cette grille de lecture des femmes dites «de mauvaise vie». Café Polisson est l’illustration en chansons des méandres d’une exposition fleuve, «Splendeurs et misères, images de la prostitution (1850-1910)», organisée au Musée d’Orsay jusqu’au 17 janvier 2016 (Le Monde du 25 septembre).
En une quinzaine de chansons puisées dans le répertoire populaire, dans celui d’Yvette Guilbert, dans Dranem, Xanrof, Aristide Bruant, mais aussi de Damia ou Lucienne Delyle, Nathalie Joly et sa troupe campent la condition des filles publiques. Et cela commence fort, avec La Pierreuse consciencieuse, une chanson paillarde. «Pour quatorze sous, la main dans la poche, même sous l’œil du flic qui me r’garde en d’ssous/J’astique le dard du typ’le plus moche, la main dans la poche pour quatorze sous.»
Spectacles consacrés à la « diseuse fin de siècle »
Quand le Musée d’Orsay a passé commande d’un récital «polisson» à Nathalie Joly, elle s’est tournée vers ses amis de La Société psychanalytique de Paris, qui avait soutenu en 2008, par fidélité aux émerveillements parisiens de Sigmund Freud, Je ne sais quoi, le premier de trois spectacles que la comédienne a consacrés à la «diseuse fin de siècle», Yvette Guilbert (1865-1944). Elle y chantait et y lisait des lettres échangées entre la muse de Toulouse-Lautrec et le père de la psychanalyse.
Le psychanalyste Paul Denis lui a conseillé de regarder vers les salles de garde des hôpitaux, où des mâles éduqués se défoulent en braillant des obscénités, telle cette Pierreuse aux tarifs fixes.
Au rayon des échanges monétaires, très précis également, le Catalogue des prix d’amour de Mademoiselle Marcelle Lapompe, censé dater de 1915, «Minette bout à bout, l’homme entre les jambes de la femme… 3,05 (sous)». Nathalie Joly le lit entre les chansons, ainsi que des extraits des Filles de noce d’Alain Corbin ou de Capitale de l’amour de Lola Gonzalez-Quijano, deux livres consacrés à la prostitution au XIXe siècle.
Plaisir et grivoiserie
Dans la même veine, Nathalie Joly propose une relecture de La Grande Pine (fin du XIXe siècle) et de L’Aviateur, un classique du répertoire du théâtre forain. Au pire (ou au meilleur) de la suggestion du plaisir et de la grivoiserie, la chanteuse ne perd pas un gramme de son chic parisien. Elle a emprunté à sa trilogie «Guilbert» (Je ne sais quoi, 2008, En vl’à une drôle d’affaire, 2012, Chansons sans gêne, 2015), y a ajouté une nouveauté, LaBonne Mère – qui est mauvaise – de Léon Xanrof, l’auteur du Fiacre et de Partie carrée, qui clôt le spectacle avec humour.
Yvette Guilbert, la femme aux longs gants noirs, naviguait dans un monde extrêmement masculin. Elle composa la musique de Madame Arthur ou encore de La Buveuse d’absinthe sur un poème cruel de Maurice Rollinat – on se référera en illustration à L’Absinthe d’Edgar Degas, peint en 1875, plus encore qu’à La Buveuse d’absinthe de Picasso (1901), deux toiles exposées à Orsay.
Les frontières sont ténues entre celles qui « font les fortifs » et celles qui arrondissent des fins de mois
Dans un auditorium redécoré par Maïté Goblet, avec peintures murales de caf’conc’, Nathalie Joly a embarqué une danseuse, Bénédicte Charpiat, une joueuse de bandonéon, Louise Jallu, et le pianiste Jean-Pierre Gesbert à qui échoit la tâche d’interpréter La Raie, de Dranem. Au fil du récital, on comprend que les frontières sont ténues entre celles qui «font les fortifs» et celles qui arrondissent leurs fins de mois en galante compagnie. Tout est question d’échanges de marchandises et de paiement en nature.
La mise en scène de Jacques Verzier a son lot de trouvailles, tel le film muet d’Alice Guy, Le Piano irrésistible (1907), projeté sur les ailes déployées en écran de la danseuse. Nathalie Joly joue aussi sur les anachronismes, convertissant Ouvre, chanson fétiche de Suzy Solidor en 1934, en une bossa-nova sensuelle, loin des dangers de la syphilis et des macs.

Le JDD
Au Café Polisson, les demi-mondaines montent le son.
Ardente interprète d’Yvette Guilbert, la chanteuse comédienne Nathalie Joly redonne vie aux prostituées de la Belle Epoque dans un remarquable cabaret, créé ces jours-ci au Musée d’Orsay.

La chanteuse comédienne Nathalie Joly redonne vie aux prostituées de la Belle Epoque.
Cruelles, drôles, volontiers crues ou friponnes, toujours vraies, ces chansons sont signées Aristide Bruant, Paul de Kock, Maurice Rollinat, Yvette Guilbert, Dranem ou encore Jules Jouy, le bien nommé, et bien d’autres. Elles parlent de séduction, mais aussi de vices, de plaisirs inavouables, de sexualité. La plupart d’entre elles furent écrites et créées au Second Empire et à la Belle Epoque, certaines un peu plus tard. Toutes ont en commun de témoigner de la prostitution féminine telle qu’elle a existé au temps des cafés-concerts, ces théâtres populaires dont les courtisanes étaient justement familières. Une époque où, pour désigner les femmes faisant commerce de leurs charmes, on parlait encore couramment des ambulantes, des hirondelles, des gueuses et des pierreuses.
Ambiance chamarrée Avec beaucoup de talent, de finesse, mais aussi de plaisir, Nathalie Joly s’est emparé de ce répertoire oublié pour créer un spectacle remarquable, mise en scène par Jacques Verzier, homme de théâtre aguerri avec lequel elle avait déjà monté Je ne sais quoi et En v’là une drôle d’affaire, deux savoureux spectacles consacrés à Yvette Guilbert… Joly avait ainsi révélé le lien d’amitié méconnu qu’avait entretenu la célèbre diseuse avec Sigmund Freud, et trouvé là une occasion de choix pour trouver ses marques dans le parlé-chanté, genre devenu rare, mais resté hautement théâtral. Cette fois, en plus de son fidèle pianiste le délicieux Jean-Pierre Gesbert, elle s’entoure d’une jeune bandonéoniste (Louise Jallu), d’une danseuse aussi androgyne que troublante (Bénédicte Charpiat), mais aussi d’un grand décor (signé Jean-Jacques Grenolle) plongeant le spectateur dans l’ambiance chamarrée des théâtres de la Belle Epoque.La chanteuse comédienne Nathalie Joly redonne vie aux prostituées de la Belle Epoque.
Cruelles, drôles, volontiers crues ou friponnes, toujours vraies, ces chansons sont signées Aristide Bruant, Paul de Kock, Maurice Rollinat, Yvette Guilbert, Dranem ou encore Jules Jouy, le bien nommé, et bien d’autres. Elles parlent de séduction, mais aussi de vices, de plaisirs inavouables, de sexualité. La plupart d’entre elles furent écrites et créées au Second Empire et à la Belle Epoque, certaines un peu plus tard. Toutes ont en commun de témoigner de la prostitution féminine telle qu’elle a existé au temps des cafés-concerts, ces théâtres populaires dont les courtisanes étaient justement familières. Une époque où, pour désigner les femmes faisant commerce de leurs charmes, on parlait encore couramment des ambulantes, des hirondelles, des gueuses et des pierreuses.
Ambiance chamarrée Avec beaucoup de talent, de finesse, mais aussi de plaisir, Nathalie Joly s’est emparé de ce répertoire oublié pour créer un spectacle remarquable, mise en scène par Jacques Verzier, homme de théâtre aguerri avec lequel elle avait déjà monté Je ne sais quoi et En v’là une drôle d’affaire, deux savoureux spectacles consacrés à Yvette Guilbert… Joly avait ainsi révélé le lien d’amitié méconnu qu’avait entretenu la célèbre diseuse avec Sigmund Freud, et trouvé là une occasion de choix pour trouver ses marques dans le parlé-chanté, genre devenu rare, mais resté hautement théâtral. Cette fois, en plus de son fidèle pianiste le délicieux Jean-Pierre Gesbert, elle s’entoure d’une jeune bandonéoniste (Louise Jallu), d’une danseuse aussi androgyne que troublante (Bénédicte Charpiat), mais aussi d’un grand décor (signé Jean-Jacques Grenolle) plongeant le spectateur dans l’ambiance chamarrée des théâtres de la Belle Epoque. Chansons grivoises Au centre de la vie à défaut d’être au centre des débats publics, la sexualité s’exprime alors au détour de chansons semées d’allusions et d’inflexions choisies permettant de déjouer la censure et, malgré tout, de nommer les choses tout en divertissant la galerie. On connaît Madame Arthur, qui "eut une foule d’amants" et "qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps sans journaux, sans rien, sans réclame". On découvre aussi, ici, Les Petites bonnes d’hôtel vues par Léon Xanrof, la Lorette de la veille par Gustave Nadaud, Les Gueuses par Vincent Scotto, la très coquine Raie de Dranem, ainsi que quelques perles du répertoire populaire comme La Pierreuse consciencieuse ou… La Grande pine. Un programme qui ne fait aucun mystère de sa licence, mais qui dévoile aussi les drames alors endurés par les prostituées, à l’exemple de Ca Lasse, d’André Mauprey, pas si salace lorsqu’il décrit une maison de passe où "on s’crève, on s’lève pour se r’coucher sans fin ni trêve", et où on sent sa "jeunesse qui s’efface, seule comme l’amour qui passe."
Emancipation Le spectacle n’en reste pas moins drôle, à la fois léger et semé de mots d’esprit. Et s’il dépeint l’oppression, il raconte aussi l’émancipation de ces femmes qui, bien avant 1914, marchèrent et chantèrent pour leur liberté. En contrepoint de la grande exposition de l’automne du musée d’Orsay ("Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910"), pour lequel il a été spécialement créé, Café Polisson sera sans doute l’objet, enfin on l’espère, d’une prochaine tournée. Il préfigure aussi la prochaine création de Nathalie Joly dédiée à Yvette Guilbert, mise en scène cette fois par Simon Abkarian, Chanson sans gêne, présentée au Théâtre La Piscine – Firmin Gémier à Chatenay-Malabry (Espace Vasarely) le 25 novembre prochain, puis à Paris du 13 au 22 mai 2016 au Théâtre de la Tempête - Cartoucherie. Alexis Campion
Café Polisson, le 10 à 16h et la 15 octobre à 20h30 à l’Auditorium du Musée d’Orsay (8 à 25 €), billet donnant accès à l’exposition.

France musique 21-09-2015 La Matinale de Nicolas Lafitte et Vincent Josse
Philippe Claudel pour son film "Une enfance", la France et la comédie musicale et Nathalie Joly au Musée d’Orsay
Nathalie Joly interprète 5 morceaux avec Louise Jallu et Jean Pierrre Gesbert

France musique Classic Club - Le club des critiques, 8 octobre 2015
....Félicity Lott chantait dans le décor du Café Polisson, et elle ouvrait le rideau de « Café Polisson » qui est, lui, beaucoup plus grivois, et qui appelle un chat une pine, tout simplement, il y a une chanson qui est autour de ça, sans mauvais jeu de mots ! C’est l’une des nombreuses chansons qui est évoquée dans ce Café Polisson par une chanteuse qui s’appelle Nathalie Joly et qui a fait un gros travail aussi sur Yvette Guilbert ; elle a fait beaucoup de spectacles autour de Guilbert. Il y a Scotto, Aristide Bruant, des chansons populaires, c’est extrêmement cru, souvent très direct, très mis en scène, on réapprend un vocabulaire à la fois extrêmement léger, amusant, et aussi, à bien des égards dans le spectacle - c’est ce que Nathalie Joly réussi très, très bien dans un parlé chanté très réussi - une mélancolie. C’est aussi l’une des forces extraordinaires de l’exposition d’Orsay. Et Nathalie Joly a conçu, a proposé ce spectacle avec sa compagnie, avec un pianiste qui l’accompagne, une jeune bandonéoniste, une danseuse qui est presque un Otto Dix à elle toute seule, et c’est vraiment un spectacle à voir, il est vraiment polisson, on peut donc vraiment s’y amuser ! Rémy Louis (Diapason)

France culture 2 octobre 2015 "Ping Pong"
Invités Nathalie Joly et Orlan dans Ping Pong par Mathilde Serrell, Martin Quenehen
Au programme de Ping Pong ce soir Streaptease plastique et cabaret féministe : Nathalie Joly, chanteuse et comédienne pour son « Café Polisson » en ouverture du cycle Splendeur et misères au Musée d’Orsay elle propose des chansons de la belle époque et rend hommage aux courtisanes, demi-mondaines, buveuses d'absinthe, gueuses et fleurs de trottoir jusqu’au 15 octobre à l’auditrorium. La reine du sprech gesang, la comédienne et chanteuse Nathalie Joly fait revivre l’ambiance des caf’ conç’ et les buveuses d’absinthe à l’auditorium du Musée d’Orsay pour l’exposition « Splendeurs et misères, images de la prostitution ». Vous ne savez pas qui elle est, oh vous l’avez sans doute vue et écoutée à la Tempête, au théâtre national de Chaillot, ou à l’Opéra de Lyon en robe de gala ou en habit loqueteux mais vous ne savez toujours pas qui elle est d’autant que cette chanteuse et comédienne se plait à changer de masque et de voix au gré de son désir et de sa fantaisie tour à tour Yvonne Printemps, Maria Tanase, Jenny la fiancée du pirate, elle est en ce moment même à la fois Suzy Solidor, Damia, Eugénie Buffet et Yvette Guilbert. Elle incarne et interprète la Diseuse, reine de la belle époque et toutes ces voix dans le cadre d’un café polisson, ouvert dans l’Auditorium du Musée d’Orsay, à l’occasion de la grande exposition « Splendeurs et misères, images de la prostitution ». Son cabaret sauvage et fier s’offre ainsi au regard « brillant comme des fêtes » comme disait Baudelaire et aux oreilles aventureuses, jusqu’au 15 octobre.

France bleue interview de Nathalie Joly pars Rodolphe Baudry sur France Bleu. 25-01-2018

WEBTHEÂTRE Café Polisson par Caroline Alexander
Chansons coquines et suggestions canailles au cœur d’un caf’conc’ Belle Epoque
L’Auditorium du Musée d’Orsay, blotti sous les salles de l’exposition Grandeurs et Misères – Images de la prostitution de 1860 à 1910 –a pris les couleurs et les signes d’un caf’conc’ tel que Toulouse Lautrec en a restitué l’âme. Un grand nombre de ses tableaux sont d’ailleurs répartis dans les salles de l’expo, agencées, thème par thème, en tir croissant du désir et de son assouvissement. Accrochage minutieux sur les murs tapissés de rouge tomate mûre. Manet, Degas, Renoir, Courbet, Picasso, Steinlein, Munch, Van Dongen, Bernard escortent Lautrec en observateurs curieux du monde et demi-monde.
L’Auditorium s’est donc revêtu de leurs signes. Le fond de scène en toiles peintes en restitue les images et le climat. La scénographie de Jean-Jacques Gernolle, les peintures de Maïté Goblet plongent aussitôt le spectateur dans l’ambiance du lieu de plaisirs où les aguicheuses de service poussent la chansonnette pour aimanter le client. Côté jardin un piano que taquine en virtuose de cabaret Jean-Pierre Gesbert, le poil gris frisé sur le crâne et le sourire complice. Côté cour, un vestiaire pour cocottes et Nathalie Joly en velours rouge et soie blanche, ravissante, appétissante ressuscite une gouaille de style Yvette Guilbert, entourée par la brune Bénédicte Charpiat danseuse élastique dont la silhouette androgyne pimente l’ambiance d’un grain d’ambiguïté et par Louise Jallu et ses airs de vierge égarée qui souligne rondes et valses sur son bandonéon.
La femme chantante à l’aube du XXème siècle met au rancart son statut de putain demi-mondaine. Elle la célèbre en musique canaille, énumère les appellations de ses ex-consœurs, les pierreuses, les gueuses, les gommeuses, les buveuses d’absinthe et autres fleurs de trottoir. Elle tarifie leurs services, les gourmandises buccales et autres et le temps compté des plaisirs fournis.
Comédienne et chanteuse au timbre arc en ciel velouté, au parler clair et au jeu malin, Nathalie Joly, conceptrice du spectacle a pioché dans le répertoire cabaret du Second Empire à la si bien nommée Belle Epoque, enjambant les années et les interdits en chansons douces, âcres, drôles, tristes, des roucoulades et des mots signés entre autres Aristide Bruant, Vincent Scotto, Gustave Nadaud, Yvette Guilbert…. Décolleté généreux, mines aguicheuses elle lance « oiseau volage sur mon passage », « madame Arthur », la partie carrée des « Boudins et des Boutons », « la Pine » et pour « L’éloge des vieux », descend en repérer un dans la salle.
Ce hors d’œuvre grivois ou plutôt dessert goûteux spécialement conçu pour lancement de l’exposition ne connaîtra que quatre représentations*. Reste à espérer qu’une tournée lui ouvrira les portes de nombreux théâtres.
Café Polisson en ouverture de l’exposition Splendeurs et Misères, images de la prostitution 1850-1910, conception et textes Nathalie Joly, mise en scène Jacques Verzier, scénographie & décor Jean-Jacques Gernolle, costumes Claire Risterucci, lumières Carla Tomé, son Vincent Cren.

CAUSETTE 6 mars 2019

TÉLÉRAMA, mars 2019

FESTIVAL D'AVIGNON 2018

RFI - LA DANSE DES MOTS Yvan Amar invite Nathalie Joly

IO GAZETTE, par Lola Salem, 11/07/2008

WEBTHÉÂTRE 19-07-2018

BLOG THÉÂTRE 23-07-2018

VAUCLUSE MATIN 23 JUILLET 2018

TOURNÉES
OUEST FRANCE 26-01-2018 Casino de Deauville

LA STRADA - Nice Cannes 26 sept - 9 octobre 2016

TOUTE LA CULTURE 16-07-2018

VAR MATIN
VOYAGE DANS LE TEMPS DU NOUVEL AN
Théâtre - Ollioules.
Le temps d’une Saint-Sylvestre Le Café Polisson emporte le spectateur dans l’univers des cafés-concerts du Seconde Empire à la Belle Époque._ Nathalie Joly s’est emparée de l’univers musical de cette période pour en faire un spectacle parlé-chanté. Dans un mélange de chansons d’opérette et de musique paillarde, on plonge dans l’ambiance coquine des cabarets mythiques comme Le Moulin Rouge. La production est surtout un hommage aux filles de joie. Elle a d’ailleurs été créée au Musée d’Orsay pour l’ouverture de l’exposition Splendeur et misères, images de la prostitution 1850-1910.

LA MARSEILLAISE 29 décembre 2016
Une soirée polissonne pour les fêtes à Chateauvallon
Du Café polisson au Cabaret coquin, vies et splendeurs des courtisanes.
Châteauvallon choisit la bonne gauloiserie française pour les fêtes. Histoire de ne pas céder au pessimisme et de terminer une riche année de programmations par des chansons légères.Christian Tamet, pour cette fin d’année, renoue avec une tradition de cabaret théâtre qui devrait séduire le public de ce haut lieu culturel.
Le 31 décembre sera donc une soirée à deux vitesses. A double détente si l’on peut dire : à 21h un spectacle normal intitulé Café polisson recréant l’atmosphère décadente du Second Empire et de la Belle Epoque (elle ne l’était pas pour tout le monde !). Et vers minuit, après le spectacle, quelques privilégiés ayant payé un supplément (45 euros) auront droit à une assiette du jour de l’an, quelques bulles de champagne et un récital de chansons grivoises dans ce Cabaret Coquin vantant les mérites de la prostitution dans un décor fin de siècle.
La touche culturelle sera assurée par le décor « digne de Toulouse-Lautrec » et le répertoire d’Yvette Guilbert. Sans vouloir critiquer un choix qui flatte un certain esprit français, on peut s’étonner cependant par cette ponctuelle dérive démagogique d’un lieu qui a surtout brillé par la défense de certaines valeurs. On le lui pardonnera d’autant plus volontiers que le spectacle proposé à 21h présente, lui, de sérieuses références artistiques.
Toute une époque
La nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Jacques Verzier, Jean-Jacques Gernolle et Nathalie Joly avaient créé ce spectacle dans une contextualisation précise: la grande exposition de 2015 du Musée d’Orsay « Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910 ».
A cette époque, un certain théâtre était le lieu de prédilection des courtisanes, et les jeunes artistes connaissaient, pour survivre, la spirale de la prostitution. Elles faisaient donc semblant de séduire alors qu’elles étaient à vendre. De la loge de l’actrice à la chambre de la femme publique, la frontière était bien poreuse. Pierreuse, demi-mondaine, verseuse, gueuse, courtisane syphilitique, mais aussi buveuse d’absinthe, adeptes des amours saphiques, dame entretenue, tenancière ou petite bonne, c’étaient les figures centrales de ce répertoire frelaté allant de la chanson à l’opérette en passant par le théâtre de boulevard et le Caf Conc’. La musique, cette bonne à tout faire des mœurs sociales, racontait un moment intime de leur solitude. La polissonnerie, l’ambiguïté, la coquinerie, le double sens et l’humour cynique étaient des exutoires nécessaires dans ces vies souvent moins roses que la soie de leurs dessous fripons. Le spectacle intégré à l’expo avait reçu un accueil dithyrambique, incitant les protagonistes à une « tournée » triomphale. Il en reste les paillettes, la qualité de l’interprétation, la justesse du ton. Et puis, on le dit souvent « en France tout finit par des chansons ». Alors on peut se laisser séduire, pour une nuit de la Saint Sylvestre par ce charme historique vénéneux qui camouflait hélas trop souvent les plaies de l’injustice sociale. Séduire ne veut pas toujours dire adhérer.
Jean-François Principiano
Samedi 31 décembre à 21h Café Polisson. En fin de soirée : Cabaret Coquin (réservé aux adultes).

L'HUMANITE Les coups de cœur de Fara C. Le 2-10--2015.
Café polisson Nathalie Joly crée «Café polisson», dans le cadre de l’exposition «Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910 » au musée d’Orsay. S’emparant de chansons de la fin du XIXe?siècle et de la Belle Époque, elle rend une sorte d’hommage notamment à Yvette Guilbert. Et rappelle que «la frontière entre l’artiste et la courtisane, entre la grisette et la lorette, est aussi mince qu’est inépuisable le vocabulaire pour nommer toutes les femmes associées à la prostitution. Pierreuse, demi-mondaine, verseuse, gueuse»… Samedi, le concert à 16heures sera suivi d’une rencontre avec la chanteuse et, en modératrice, la fameuse critique Véronique Mortaigne.
Le 3, concert à 16heures, suivi d’une rencontre avec N. Joly, animée par V. Mortaigne.

 

La TERRASSE
Nathalie Joly présente un nouveau spectacle à l’occasion de l’exposition « Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910 » du Musée d’Orsay - 21 septembre 2015 - N° 236
Nathalie Joly interprète des chansons parisiennes de la fin du XIXe siècle et de la Belle Époque.
Ce spectacle a été conçu sur mesure pour l’ouverture de l’exposition « Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910 » du Musée d’Orsay. Nathalie Joly, dont on a suivi avec attention les très belles réinterprétations des chansons d’Yvette Guilbert, rend ici hommage, avec l’art consommé de la scène qu’on lui connaît, au répertoire démodé mais délectable du caf’ conc’ où le métier de chanteuse se confondait souvent avec celui de prostituée. « A la Belle Époque, l’excitation est à son comble dans les cafés concerts. Les diseuses développent l’art des inflexions pour échapper à la censure, multipliant les allusions à la sexualité. La frontière entre l’artiste et la courtisane, entre la grisette et la lorette, est aussi mince qu’est inépuisable le vocabulaire pour nommer toutes les femmes associées à la prostitution. Pierreuse, demi-mondaine, verseuse, gueuse, morphinée, syphilitique, mais aussi buveuse d’absinthe, amour saphique, dame entretenue qui préfère les vieux, tenancière ou petite bonne d’hôtel, sont les figures centrales des chansons que nous avons choisies » expliquent Nathalie Joly et son metteur en scène Jacques Verzier. J.L. Caradec

 

ALLEGRO THÉÂTRE
26 SEPTEMBRE 2015 - Café Polisson. Mise en scène Jacques Verzier
Mise en scène par Jacques Verzier qui tire malicieusement parti de la largeur du plateau et de son absence de profondeur, Nathalie Joly - qu'entourent le pianiste Jean-Pierre Gesbert, la bandéoniste Louise Jallu et la danseuse Bénédicte Charpiat - nous plonge dans ce que l'on appelait autrefois le demi-monde. Et c'est un régal. Les chansons et autres goualantes des défunts caf'conc' qu'a dégottées la comédienne-chanteuse et qu'elle interprète à merveille sont - on n'en sera pas surpris - d'une savoureuse gaillardise. Le répertoire de celles qu'on appelait selon les époques ou leur renommée des gueuses, des racoleuses, des bitumeuses... était d'une richesse foisonnante. C'est qu'il y avait, pour désigner les services "offerts" par les filles de joie une infinité de vocables qu'on découvre avec jubilation. Vêtue par les soins de Claire Risterucci et de Carmen Bagoe avec l'élégance orageuse du trottoir, Nathalie Joly fait sa coquine puis rappelle le sort de celles qui se retrouvaient détenues à Saint Lazarre, le corps parfois miné. Le délicieux décor de maison close conçu par Jean-Jacques Gernol achève de rendre ce spectacle - qui se déroule dans le cadre de l'exposition Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910 - plus que recommandable. Samedi 3 oct 16h, Samedi 10 oct 16h, jeudi 15 oct 20h30 Auditorium du Musée d'Orsay. JOSHKA SCHIDLOW

Le regard de Claude Samuel - DIAPASON - Bogs qobuz
Le Café polisson - D’Aristide Bruant à Yvette Guilbert, le répertoire polisson de Nathalie Joly
Enfin, ne pas rater le « Café polisson » et ses truculentes évocations d’une Belle Epoque totalement décomplexée.
Les quatre interprètes de cette plongée dans le vice sont épatants : la chanteuse Nathalie Joly, son pianiste (et chanteur aussi) Jean-Pierre Gesbert, Louise Jallu, un peu chanteuse et virtuose du bandonéon et Bénédicte Charpiat, danseuse si l’on veut, au sexe indéterminé… On ne s’ennuie pas au Café Polisson et les spectateurs, hier soir, en redemandaient. Vive la liberté


CONCERTO NET.com
The Classical Music Network - Musique au musée - Paris- Musée d’Orsay
Chansons de Léon Xanrof, Paul De Kock, Jules Jouy, Aristide Bruant, Vincent Scotto, Maurice Rollinat, Maurice Boukay, Gustave Nadaud, Jean Delettre, Roger Lucchesi, Yvette Guilbert... et quelques chansons populaires
Quelle bonne idée a eu le service d’animation culturelle du Musée d’Orsay de programmer dans son confortable auditorium, en marge de l’exposition «Splendeurs et misères. Images de la prostitution 1850-1910», un spectacle musical de qualité illustrant parfaitement le propos de ce que l’on peut voir un étage plus haut! Superbement mise en espace par Robert Carsen, l’exposition, un panorama majeur de ce que l’on peut réunir comme tableaux, documents, matériel photographique et cinématographique sur un sujet certes vieux comme le monde mais ayant marqué profondément la vie sociale et culturelle du XIXe siècle, qui est celui de prédilection du Musée d’Orsay, se devait d’avoir se prolongement auditif qui passe par les chansons qui ont proliféré dans le répertoire des chanteurs, diseurs et chansonniers du début du XXe siècle. En fermant les maisons closes en 1946, Marthe Richard n’a certainement pas clos tout un chapitre de l’histoire de la chanson et du music-hall qui s’est développé autour de ce sujet pour le moins scabreux et délicat à aborder. Très judicieux sont les choix de la chanteuse Nathalie Joly, qui a conçu le spectacle et le mène avec une assurance, un chic, un art de la chanson et la gouaille des grandes diseuses qui laissent admiratifs. Le répertoire d’Yvette Guilbert se taille la part du lion avec des tubes comme Madame Arthur, La Buveuse d’absinthe, L’Eloge des vieux et la fameuse Partie carrée entre les Boudins et les Boutons, avec laquelle elle termine un tour de chant magistral. Aristide Bruant, Vincent Scotto, Léon Xanrof sont aussi au programme ainsi que d’édifiantes lectures sur les tarifs de prostitution la plus basse, tarifée au sou près, loin de celle du haut de l’échelle, de ces «grandes horizontales» qui pouvaient faire des fortunes selon la générosité de leurs bienfaiteurs. Avec ses trois acolytes, le pianiste Jean-Pierre Gesbert, qui se taille un franc succès avec peut être la plus grivoise chanson de ce florilège, La Raie de Dranem, et Louise Jallu qui l’accompagne au bandonéon et montre aussi qu’elle n’est pas en peine de chanter, une danseuse, Bénédicte Charpiat, et l’intervention de Jacques Verzier et de Jean-Jacques Gernolle, qui ont mis en scène et créé le très étonnant décor de ce réjouissant spectacle qui reconstitue l’ambiance des bordels et du café concert avec un goût parfait, elle offre dans de somptueux costumes signés Claire Risterucci et Carmen Bagoe un des plus piquants divertissements que l’on puisse voir actuellement dans la capitale.
Des opéras filmés évoquant le sujet (Manon, Carmen, La Traviata, La Périchole), un récital d’Annick Massis, des concerts de chansonniers, des concerts à l’heure du déjeuner, des films sont également programmés autour de cette exposition, la troisième présentée à Orsay après «Le Nu masculin» et «Sade» sur des sujets de société depuis que Guy Cogeval en a pris la présidence, et qui sera présentée au Musée Van Gogh d’Amsterdam en 2016.
Olivier Brunel

CONCERT CLASSIC.COM
Autour de l’exposition « Splendeurs et misères » au musée d’Orsay – Le plus vieux métier du monde et la musique
Réputée le plus vieux métier du monde, l’activité de courtisane ou de prostituée traverse allègrement les âges et les conditions sociales. Au XIXe siècle, elle s’intègre clandestinement au paysage urbain, devient spectacle -— de rue, comme d’arrière-salle de brasseries ou de maisons closes. Spectacle haut en couleurs nocturnes, en poses savamment ambiguës, qui inspire les peintres. De l’Olympia de Manet aux Demoiselles d’Avignon du jeune Picasso, des gravures de Félicien Rops aux toiles de Toulouse-Lautrec ou de Degas, le musée d’Orsay n’avait que l’embarras du choix pour illustrer avec faste son exposition « Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910 ».
Pour le côté « splendeurs », on trouve les tableaux mondains de Gervex, de Degas, de Boldoni, évoquant le prestige et l’éclat de l’Opéra (le Palais Garnier, inauguré en 1875), ses coulisses, son corps de ballet, son traditionnel bal masqué. Dans son article sur Constantin Guys, « peintre de la modernité », Baudelaire le remarquait déjà : « les considérations relatives à la courtisane peuvent s’appliquer à la comédienne, car, elle aussi, elle est une créature d’apparat, un objet de plaisir public ». Avec son mélange trouble d’exhibitionnisme et de voyeurisme, le spectacle, de théâtre ou de musique, participe à ce climat d’érotisme diffus et de transgression morale. D’autant plus qu’en cette fin de XIXe siècle, les cabarets autour de Montmartre font florès, du Chat noir (successeur du Lapin agile) au Mirliton, d’Aristide Bruant. Directeur artistique de l’Auditorium du musée d’Orsay, Luc Bouniol-Laffont a eu l’heureuse idée, pour lancer la programmation musicale qui accompagne l’exposition, de s’adresser à la chanteuse Nathalie Joly. Dans la veine de son précédent spectacle, « Un je-ne-sais-quoi », consacré à l’art de diseuse d’Yvette Guilbert, elle a conçu ce « Café Polisson », lieu de rendez-vous à la fois esthète et grivois, érudit et canaille. Par son ingénieuse décoration, le plateau de l’auditorium semble prolonger un tableau de Toulouse-Lautrec, tréteaux de cabaret autant que salon de maison close. Entourée d’une danseuse garçonne et longiligne, façon Valentin le Désossé, d’une joueuse de bandonéon, pour le spleen, et d’un pianiste, Nathalie Joly revisite, d’un timbre à saveur d’absinthe, les classiques du caf’conc’ - dont l’énigmatique et célèbre Madame Arthur. Sans racolage. Gilles Macassar

LA VANGUARDIA - ÓSCAR CABALLERO - Lunes, 28 de septiembre 2015
París porta la prostitució al museu
I el 3, 10 i 15 d'octubre, Orsay munta un efímer Café Polisson (picant), animat per Nathalie Joly, esplèndida chansonnier especialitzada en el repertori de carrer que va precedir a Piaf.
París lleva la prostitución al museo
Han desaparecido las salas de filmes X parisinas y el porno tampoco brilla en la televisión -fue, con el fútbol, el gancho de la televisión de pago- porque internet pasó por ahí. Pero tras un cortinado púrpura, crudas películas con más posiciones que las del Kama sutra atraen a un público inesperado: los visitantes de Esplendor y miserias de la prostitución (1850-1910), en el Museo de Orsay. Son cortos, abiertamente pornográficos -los mismos que coleccionaba el rey Alfonso XIII- resucitados en ese museo, el tercero más visitado de Francia, cuyo imán principal es El origen del mundo, de Courbet.
Personaje peculiar, su director, el polémico Guy Cogeval -en el Museo de los Monumentos Franceses, que dirigió, fueron célebres sus veladas festivas, multitudinarias, con invitados como Madonna, Mickey Rourke o Jean-Paul Gaultier-, encadena una exposición del desnudo masculino, la -espléndida- en torno a Sade y ahora ésta. ¿El museo será el último refugio de lo políticamente incorrecto?
El crítico de Le Monde , incómodo porque "el eje de las exposiciones de Orsay tiene forma de falo", titula con la palabra "racolage", que define en francés la solicitación de una prostituta, penalizada por el gobierno de Sarkozy, para definir "la operación de la Gare d'Orsay". Y aunque reconoce que "los recortes de los presupuestos de los museos obligan a sus gestores a buscar dinero", se pregunta "si eso justifica la mul-tiplicación de imágenes de mujeres en posiciones lascivas y de varones que desnudan su vientre".
Excusa cultural: si la prostitución es en el siglo XIX la profesión mejor repartida en Europa -Picasso describía el domingo español: "Misa por la mañana, toros por la tarde y al burdel por la noche"-, sólo París la convirtió en atractivo turístico, rasgo sociológico, tema de artistas y camino transversal de ascensión social y económica de algunas mujeres.
Cogeval, fan de ópera, encargó el decorado a Robert Carsen (cuyo triunfal Cantando bajo la lluvia vuelve en noviembre al Châtelet) quien debió distribuir ciento -cincuenta óleos, algunos de -grandes dimensiones, y otras tantas fotografías, además de los filmes a los que, junto a las fotos más osadas, encerró tras las cor-tinas mencionadas. A la entrada de cada espacio, un cartel: "Prohibido a menores de 18 años".
Son dos altos en un camino que arranca con Ambigüedad: espacio público y mujeres públicas. Porque en el París iluminado a partir de 1816, en cuanto se encendían las farolas de gas era necesario distinguir entre las mujeres vedadas y las que se ofrecían. Pantalones y cigarro fueron rápidamente una indicación.El recorrido de Orsay es más explícito: continúa con París como capital de los placeres; la hora en la que se encendían las farolas de gas; lo que pasa entre basti-dores; de la espera a la seducción el lenguaje del cuerpo; Maison closes, escenas de género; imágenes prohibidas; intimidad entre mujeres; reglamentación versus abolicionismo. Sala importante: la aristocracia del vicio. "Admi-radas en la Opera, seguidas por la prensa, esas demi-mondaines ejercen una verdadera fascinación -dice el catálogo- y dan el tono en materia de moda y de gustos". Último tramo: imaginario de la prostitución; prostitución y modernidad; el taller del pintor, teatro de fantasmas y obsesiones; placeres de amateurs; una orgía de formas y colores... "A través de las luces mecidas por el viento / la prostitución ilumina las calles", poetiza Baudelaire en 1861. El autor de Las flores del mal conjuraba "el pintor de la vida moderna" capaz de "atrapar la vida subterránea de las grandes ciudades".
La prostitución se convierte en un tema dignificado por el artista, politizado por la naciente anarquía. Y la prostituta en modelo. Su divisa está en Orsay: la Olympia de Manet, escándalo del Salon de 1865 "tanto por su tema -una prostituta desnuda representada en un gran formato- como por la libertad del pincel". La muestra está puntuada por nombres ilustres de la literatura (Balzac, Baudelaire, Flaubert, los hermanos Goncourt, Zola, Maupassant, Huysmans...) y de la pintura: Courbet, Manet, Toulouse-Lautrec, Forain, Van Gogh, Munch, Rouault, Ropp. Degas plantó su caballete en el espacio que separaba, en la Ópera, los camerinos de las bailarinas -adolescentes, algunas de trece años, hijas de planchadoras-, que vivían de otra cosa que del miserable cachet de artista, del escenario. Allí cazaban su presa los señoritos. "El ballet es innoble: una exposición de muchachas en venta", se indigna Hippolyte Taine en su Notes sur Paris (1867).
No podían faltar varios Picasso -¿qué muestra de dos siglos puede obviarlos?-, aunque es una ausencia la que sobrevuela: el canon del tema, esas Demoiselles d'Avignon -por la calle Avinyó, de Barcelona-, la escena de burdel más fundamental de la pintura. Y el malentendido de considerar descripción del placer lo que en realidad era la crónica de una revisión médica, con el fantasma de la sífilis, el sida de la época.
Regreso al presente: el 6 de diciembre del 2011 el Parlamento francés, con rara unanimidad, -votó un piadoso deseo: "El objetivo de Francia es el de eliminar la prostitución". En la muestra, látigos de seis colas rematadas por perlas o un sillón sexy, objetos y documentos, son casi trazas arqueológicas, pero relegan los matices de Grey a la biblioteca rosa. Una prehis-toria detallada por diversas publicaciones (además del catálogo, Les prostituées de Maupassant reeditado por Gallimard y ABCdaire de la prostitution), es ilustrada también por conferencias, cine (Las noches de Cabiria, Belle de jour...), ópera filmada (La Traviata, Carmen ...). Y el 3, 10 y 15 de octubre, Orsay monta un efímero Café Polisson (pícaro), animado por Nathalie Joly, espléndida chansonnier especializada en el repertorio callejero que precedió a Piaf.
Expuesta como una obra, esta frase de una gallega, Carolina Otero, célebre en París bajo el apelativo de La Bella Otero: "Hice mi fortuna durmiendo... pero no sola".
Mujeres fáciles, vidas difíciles
Las lorettes ("joven mujer fácil"), las cortesanas, las demi-mondaines, las "grandes horizontales" componen una sociedad de clases. En 1802 la Francia napoleónica impone un control médico a esas cortesanas que el teniente Napoléon frecuentaba en los jardines del Palais Royal. Dos años más tarde son reglamentadas las maisons closes, que vivirán en la legalidad casi ciento cincuenta años, también según niveles de confort y calidad. En el nivel más alto, las demi-mondaines. En comisaría las registra un Livret de courtisanes. En el libro, Sarah Ber-nhardt –alternaba el escenario con las habitaciones de hotel y cobraba en ambos recintos–, aparece junto a Valtesse de La Bigne, la meretriz que inspiró a Zola su Nana. En Orsay, La Bigne se deja mirar, retratada en 1876 por Henri Gervex. Pero es la fotografía la que, desde 1839, crea un canal paralelo: al trío pros-tituta, macarra, cliente, añade el de fotógrafo, modelo y comprador. "Millares de ojos ávidos se fijaban en las lentes de los estereoscopios: el amor por la obscenidad es tan vivaz en el corazón del hombre como el amor de si mismo", escribe Baudelaire en 1859. La fotografía prolonga el ojo, "ese órgano erógeno" estudiado por Freud quien en sus Tres ensayos sobre la teoría sexual, de 1905, asegura que "la impresión óptica es la ;vía que más frecuentemente despierta la excitación libi-dinosa". Y con la aparición del cine, y su correlato pornográfico, nacerá un oficio nuevo, pletórico en los diez primeros años del siglo XX. En fin, Orsay recuerda que si no el alma, el cuerpo de aquellas señoras era el más limpio de París. En Splendeur et misères des courtisanes (1847), cuyo título inspiró;el de la exposición, Balzac, para quien "la prostitución;y el robo son dos protestas vivaces, hembra y macho, ;del estado natural contra el estado social", retrata a la cortesana tipo. "Se bañaba y procedía a una minuciosa toilette, desconocida para la mayor parte de las mujeres de París porque la ceremonia exige tiempo y las cortesanas disponen de todo el día".

 

MUSIKEN L'air du jour -- vendredi 25 septembre 2015
Concerts & dépendances - Côté salle et côté scène avec les musiciens
Café polisson, les mots, les notes et la chose
A l’Auditorium du Musée d’Orsay : Café polisson, de et avec Nathalie Joly, en marge de l’exposition Splendeurs et misères, images de la prostitution, 1850-1910. Mis en scène façon café-concert par Jacques Verzier, un florilège de chansons à double, triple ou très simple sens, telles que les aimait cette Belle Epoque d’autant plus portée sur la gaudriole qu’elle était collet-monté. L’exposition, riche de sens et prolixe en chefs-d’œuvre (Toulouse-Lautrec, Degas, mais aussi Courbet, Vlaminck, Munch ou Picasso, tous très inspirés par le sujet) mêle le luxe et le sordide, la prison de Saint-Lazare et les coulisses de l’Opéra, le lit géant de La Païva et les accessoires de maisons closes, les photos sous le manteau et les portraits des grandes courtisanes. Nathalie Joly, chanteuse et comédienne mais surtout « diseuse », va aussi loin, plus loin parfois, par la façon dont – excellemment soutenue par Jean-Pierre Gesbert (pianiste), Louise Jallut (bandonéon) et Bénédicte Chapriat (danse) - elle jongle avec la légèreté et le désespoir, sans se départir de cette élégance canaille qui, d’Yvette Guilbert à Colette Renard, perpétue toute une tradition. Pour l’instant programmé quatre fois seulement, le spectacle mérite une longue carrière. A compléter, dans la série Opéra filmé, par des captations rares de Manon, Carmen, La Traviata et La Périchole (cherchez le point commun) et, par des récitals… liés au sujet de Felicity Lott et Annick Massis.
François Lafon

Pleine Vie Café Polisson : la prostitution en chantant. 02 oct 2015
L'auditorium du Musée d'Orsay s'est transformé durant la durée de l'exposition "Splendeurs et Misères" en Café Polisson. L'occasion d'aller applaudir la chanteuse et comédienne Nathalie Joly. Entrez au Café Polisson. C'est dans ce décor imaginaire que la comédienne et chanteuse Nathalie Joly plante une fille de mauvaise vie poussant sa goualante. Une illustration sonore à la pléthorique exposition Splendeurs et misères, images de la prostitution présentée au Musée d'Orsay jusqu'au 17 janvier 2016.
NATHALIE JOLY, L'AUTRE YVETTE GUIBERT L'occasion est unique de découvrir en ce lieu une quinzaine de chansons choisies par l'interprète qui s'est déjà illustrée dans le répertoire d'Yvette Guibert (1865-1944) au cours de trois spectacles consacrés à la chanteuse et diseuse de Caf' Conc', "muse" de Toulouse-Lautrec. Qu'il s'agit de complainte de pierreuses, ces prostituées qui racolaient dans les terrains vagues pour une bouchée de pain, ou de litanie de Mademoiselle Lapompe déroulant les tarifs de ses gâteries dans le Catalogue des prix d'amour, le grain de voix est assuré, la silhouette joliment corsetée et la démarche piquante. Nathalie Joly est accompagné dans ce récital d'un autre temps par la danseuse au look androgyne Bénédicte Charpiat, la joueuse de bandonéon Louise Jallu, sans oublier le pianiste Jean-Pierre Gesbert. Un charmant spectacle à ne pas manquer en illustration sonore à l'exposition du Musée d'Orsay. Catherine George-Hoyau

France 3 région Paris île de France - L 'agenda culturel
Trois autres idées de sorties dans l’agenda avec tout d’abord un petit « café polisson » coquin et croustillant à souhait, à déguster au musée d’Orsay. Un spectacle musical intimiste qui reprend l’esprit des cafés concerts de la fin du 19ème et de la belle époque qui fleurissaient dans la capitale. Dans ces cabarets du plaisir, le style "beuglant" assimile la chanteuse à la prostituée ou à la cocotte. Grâce à Yvette Guilbert, qui rompt à l’époque avec la vulgarité et chante l'omniprésence de la sexualité dans la vie, la femme chantante deviendra l'artisan de son émancipation. La prestation d’aujourd’hui est juste et sensuelle, orchestrée par Nathalie Joly, elle rend hommage à ces courtisanes, demi-mondaines qui parlaient de sexe sans tabou. Alors vous reprendrez bien une gourmandise avec le café, non !


ROADS MAG
« SPLENDEURS ET MISÈRES » : ON SE TAPE LA QUEUE AU MUSÉE D’ORSAY
MUSEE D’ORSAY – exposition et concert consacrés aux représentations de la prostitution en France de 1850 à 1914.
Rarement on avait chanté, la raie du cul, la feuille de rose, les délices qu’on peut procurer et que procure un dard, une grande pine … et autres « je ne sais quoi » sexuels dans l’auditorium d’Orsay! On n’est plus habitué à entendre Schumann, Schubert, ou les cantates de Bach; et pourtant Nathalie Joly et La Compagnie Marche La Route – grâce à la programmation de Luc Bouniol-Laffont et Sandra Bernhard – débute ainsi la nouvelle saison de l’Auditorium d’Orsay avec son spectacle « Café Polisson ». Non ce n’est pas une lubie érotomane des responsables, mais la programmation musicale de l’Auditorium est toujours en rapport étroit – n’y voyez pas un jeu de mots dans cette expression – avec l’exposition réussie qu’offre le Musée ; il y a des heures d’attente pour allez la voir ! « Le Café Polisson » est un spectacle qui mélange des chansons populaires coquines et réalistes du Second Empire, des couplets issus du répertoire d’Yvette Guilbert, des chansons d’Aristide Bruant et d’autres compositeurs de cafés concerts. Sont ainsi abordés la prostitution, les bordels, la syphilis, la prison, la veuve alias la guillotine. C’est un spectacle drôle, intelligemment mis en scène par Jacques Verzier et chanté et conçu par Nathalie Joly.
C’est une très belle idée, dommage qu’il n’y ait eu que quelques représentations. Stéphane Loison

Musicologie.org 21 octobre 2015
Splendeurs et misères au Café polisson du musée d'Orsay
Spectacle de cabaret, création du musée d'Orsay pour l'ouverture de l'exposition Splendeurs et misères, images de la prostitution, 1850-1910 (24 septembre, 3, 10, 15 octobre 2015). En descendant l'escalier qui mène à l'Auditorium, on remarque une transformation : le décor du bar est devenu délicieusement désuet, à 100 ans en arrière. Le comptoir est entouré d'un cadre comme un tableau et, centrée en haut de ce cadre, une plaque indique : « Au Café Polisson 1892 ». Au fond, on voit une fresque représentant des clients du café fin de siècle. L'ambiance, en apparence festive et insouciante, est dans la tonalité de l'exposition.
« Au Café Polisson 1892 » - Splendeurs et misères : images de la prostitution 1850-1910
La très importante exposition Splendeurs et misères : images de la prostitution 1850-1910 recueille un franc succès. Elle commence par une évocation de l'ambiguïté des lieux — e spaces publics — en s'approchant progressivement de la maison close.
On peut ainsi y voir, à travers plus de 400 œuvres et documents, tous les aspects de la prostitution, sociaux, sociologiques, médicaux, sentimentaux…, mais aussi sous l'angle de la musique et du spectacle. À cette époque, les artistes de divers horizons recherchent constamment de nouveaux moyens d'expression et explorent les médias naissants, dont la photographie et la cinématographie. Il en va de même pour les musiciens de cabaret, de café-concert et de music-hall, où les chanteurs rivalisent de talent, en mêlant le chant au parlé ou « dire » comme Yvette Guilbert (1865-1944) et Aristide Bruant (1851-1925, actif entre 1864 et 1906). Il n'est pas rare que les musiciens y côtoient le commerce du « mal nécessaire ». ...
Café Polisson : représentation d'un lieu à une ambiguïté sociale
Le spectacle Café Polisson, conçu par la chanteuse Nathalie Joly avec la complicité du metteur en scène Jacques Verzier (ils collaborent dans le spectacle « Yvette Guilbert » depuis près de neuf ans), est produit par la Compagnie Marche la route. Ses dernières représentations se jouaient à guichets fermés. Rompue dans le domaine de chansons du Seconde Empire à la Belle Époque, Nathalie Joly compose une histoire à la fois drôle et poignante qui se déroule, on le devine, dans un café-concert au tournant du siècle, où il y avait souvent en arrière-boutique une pièce « de réception ». Le décor peint de Maïté Goblet, qui couvre les panneaux du fond de scène, reproduit l'atmosphère d'une salle de spectacle de cette époque, avec des dames en robe de soirée et des messieurs en costume et haut-de-forme. Ainsi, nous spectateurs, regardons ces « gens » peints qui nous regardent : les frontières du regardant-regardé deviennent floues. L'esprit de l'exposition est vivant dans cette ambiguïté, tout comme les courtisanes au théâtre qui « font semblant de séduire alors qu'elles sont à vendre ». Et comme le dit Guy de Maupassant (cité dans le programme) : « Société choisie, sécurité, petits soins et discrétion, cette maison organisée sur un pied tout nouveau se recommande tout particulièrement à l'attention du High Life. On y emploie toutes les langues… »
Chansons grivoises ? Mais si les paroles sont souvent grivoises, paillardes et parfois vulgaires, le spectacle ne l'est aucunement. Les chansons sont toutes chantées avec art, le fameux « parlé-chanté » est merveilleusement mis en avant avec un dosage très juste de l'un et de l'autre ; la diction parfaite (certains chanteurs du classique devraient apprendre beaucoup d'elle !) ; les regards et les expressions du visage et du corps racontant les sentiments inexprimés par les mots ; les gestes parfois osés, mais jamais grossiers…
Nathalie Joly chante entre autres Paul de Kock (1793-1871), Gustave Nadaud (1820-1893), Aristide Bruant (1851-1925), Léon Xanrof (1867-1953), Vincent Scotto (1874-1952), et bien sûr, Yvette Guilbert (1865-1944), tous ces chansonniers qui ont marqué leur époque. « Pierreuse, demi-mondaine, verseuse, gueuse, syphilitique, mais aussi buveuse d'absinthe, adeptes des amours saphiques, dame entretenue, tenancière ou petite bonne, sont les figures centrales des chansons que nous avons choisies : La musique raconte un moment intime de leur solitude. La polissonnerie, la coquinerie et l'humour sont un exutoire bienvenu dans ces vies souvent moins roses que la soie de leurs dessous fripons ! » écrit la chanteuse dans le programme. Dans le spectacle, la danseuse Bénédicte Charpiat, par son étonnant physique androgyne, apporte une délicieuse touche « décadente ». Les costumes de Claire Risterucci et Carmen Bagoe, nous font plonger dans le style et dans la mode de l'époque : des kimonos, très appropriés compte tenu de la vogue exotique qui « sévissait » littéralement le milieu artistique parisien, contribuent à créer une ambiance authentique. Le pianiste Jean-Pierre Gesbert, partenaire de scène de la chanteuse de longue date, et la jeune Louise Jallu au bandonéon, sans oublier le « pompier de l'auditorium du Musée d'Orsay » qui se met à chanter un numéro rigolo, tous dans une scénographie de Jean-Jacques Gernolle, font naître un univers particulier, extrêmement réussi, sous la lumière souvent tamisée, mais avec des « spots » efficaces de Carla Tomé. Un très beau spectacle qui met l'accent sur un immense patrimoine musical de notre pays : chanson de café-concert et de cabaret. Nous espérons une longue vie pour ce spectacle pour que nous puissions le revoir encore et encore.

PRESSE au Théâtre de l'Epée de bois, Cartoucherie, Paris

L’HUMANITÉ samedi 23 Mars, 2019
Théâtre musical.
Fille de joie ce n’est pas toujours très gai
Dans son « Café polisson » Nathalie Joly fait savourer toute la saveur des mots les plus crus pour dire en chanson le quotidien des femmes légères et de celles qui ont le trottoir pour salon.La grande et jolie toile peinte de Maïté Goblet qui ceinture le fond de scène plante le décor, c’est le cas de le dire. L’ambiance est celle d’un grand cabaret du 19e siècle, d’un théâtre des aventures humaines. A l’heure de ce que l’on a souvent dénommé La belle époque. Celle d’une bourgeoisie qui trouvait de l’agrément en s’encanaillant dans des lieux dits parfois de perdition, que dénonçaient avec l’hypocrisie que l’on sait des troupes de bigots et de vertueux. Ce « Café polisson » a été créé en 2015 au musée d’Orsay à Paris pour l’ouverture de l’exposition « Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910 ».Au piano et à la trompette, Jean-Pierre Gesbert conduit son petit monde, la danseuse, Bénédicte Charpiat, la bandonéoniste Carmela Delgado, les chanteurs Gilles Vajou ou Jacques Verzier, qui signe aussi la mise en scène, et Nathalie Joly, qui a conçu le spectacle. Une vingtaine de chansons racontent les petites joies et les grandes peines de ces filles des rues, brocardées à l’occasion, méprisées, mais « utilisées » par les mêmes souvent.Certains airs, jadis interprétés par Yvette Guilbert, comme « Madame Arthur » son restés populaires et disent « la chose » à mots couvert. D’autres, comme « ouvre la fenêtre », « la raie » ou encore plus simplement « La grande pine » parlent du sexe sans se cacher derrière un petit doigt, en toute décontraction, mais aussi en toute tarification. Car il s’agit avant tout de se mettre au diapason de la prostitution à la fin du 19e siècle. C’est ainsi, et c’est joliment drôle, que nos dames récitent la liste des prix pratiqués pour tel ou tel acte que l’on ne décrira pas ici, mais il y a pour tous les gouts, toutes les bourses et toutes les curiosités.Ce « Café polisson » qui n’est pas recommandé aux jeunes oreilles, encore qu’il n’est jamais trop tôt pour s’instruire de certaines choses de la vie, est construit comme un tour de chant documentaire. « A la belle époque les diseuses développent l’art des inflexions pour échapper à la censure, multipliant les allusions à la sexualité » explique Nathalie Joly. Au répertoire allant du second empire à la sus dite « Belle époque », s’ajoutent quelques refrains moins anciens pour compléter le panorama de ce programme qui lève le voile et la cuisse au delà des conventions. Et si c’est redoutablement cru parfois, c’est dit et chanté avec manière et courtoisie, donc jamais vulgaire. Avec une parole de pauvres filles, transposées par quelques artistes d’alors, et dont il faut mémoire garder. Gérald Rossi

 

DPMV Février 2019 “Café polisson”, bientôt au Théâtre de l’Épée de bois
J’ai eu le privilège d’avoir un avant-goût du talent de Nathalie Joly dans le cadre feutré et chaleureux des caves Legrand. C’est là, au milieu d’un miroitement de verres et de bouteilles du plus bel effet, que j’ai pu assister à un extrait de son spectacle, adapté spécialement à la dimension intimiste du lieu. Une soirée en bonne compagnie, entre amateurs de (bons) vins et de (bons) mots.
Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! J’ai particulièrement apprécié ce numéro de chant drôle et émouvant qui m’a transportée à la Belle Époque, dans l’ambiance canaille des cabarets parisiens. Ces chansons grivoises, puisées dans le répertoire populaire ou dans celui d’artistes reconnus (Yvette Guilbert, Aristide Bruant…) racontent la vie des courtisanes et autres fleurs du trottoir. On rit beaucoup, mais on n’en oublie pas pour autant la misère de leur condition… Avec gouaille et piquant, Nathalie Joly leur a rendu un joli hommage. Accompagnée par son complice Jean-Pierre Gesbert au piano, et Carmela Delgado au bandonéon, elle a égrené quelques chansons de son répertoire, au nom ô combien évocateur : La Pierreuse consciencieuse, L’Éloge des vieux, La Grande Pine, La Buveuse d’absinthe… Après ce savoureux amuse-bouche, il me tarde de la retrouver avec son équipe au complet au Théâtre de l’Épée de bois au mois de mars ! Véronique Tran Vin

 

FRANCE MUSIQUE - ALLEGRETTO
Le 8 mars 2019, par Denisa Kerschova pour la journée de la femme

REGARTS 12 mars 2019
Créé en 2015 au musée d’Orsay pour l’exposition « Splendeur et Misère, images de la prostitution 1850 – 1910 », CAFE POLISSON fait l’objet d’une judicieuse reprise au Théâtre de L’Épée de Bois. Conceptrice et interprète principale de ce passionnant spectacle Nathalie JOLY entraîne le spectateur d’aujourd’hui dans l’univers trouble et troublant des cafés-concerts parisiens de la Belle Epoque. Le public d’alors, bourgeois et surtout masculin, venait se divertir et s’encanailler à l’écoute de chansons grivoises qui multipliaient les allusions à la sexualité. À la fin des représentations, les chanteuses, danseuses, actrices qui se produisaient dans ces établissements, étaient tenues de se rendre disponibles et d’accepter les hommages de leurs admirateurs. En un temps où la femme n’avait que le droit de se taire et de s’enfermer chez elle, toute artiste qui montait sur scène et osait s’exprimer devant un public était assimilée à une «fille publique». Au fil d’une quinzaine de chansons coquines ou cruelles, souvent drôles parfois poignantes, se dessine un demi-monde composé de courtisanes, de cocotes, de pierreuses, de bitumeuses, de filles de joie…, toutes, gouvernées par la misère et soumises à l’argent des hommes, aux maladies vénériennes, à la déchéance, à la solitude et à l’amertume. Puis vint Yvette Guilbert qui donna ses lettres de noblesse à la chanson populaire. Son travail artistique fut admiré par de nombreux intellectuels notamment le Docteur Freud avec lequel elle échangea une correspondance suivie. Yvette Guilbert explora en profondeur le monde des miséreux et de la prostitution. Par ses musiques, son invention du « parler chanter », elle sut rendre au répertoire des bas-fonds de l’époque toute sa richesse artistique et sa dignité humaine. Dans un décor signé Jean-Jacques Gernolle, inspiré de Renoir, Degas et Toulouse Lautrec, évoluent sur une mise en scène de Jacques Verzier, la chanteuse Nathalie Joly, la danseuse et comédienne Bénédicte Charpiat qui campe avec classe un personnage trouble au physique androgyne, la jeune bandonéoniste Carmela Delgado qui incarne avec charme une prostituée très novice, le pianiste chanteur Jean-Pierre Gesbert, le pompier chanteur Jacques Verzier. Saluons tout particulièrement Nathalie Joly tant pour son interprétation vocale exceptionnelle que pour ses recherches musicologiques approfondies qui ont redonné vie à un patrimoine musical injustement oublié. Un grand bravo à toute cette équipe qui a su faire de Café Polisson un véritable morceau d’anthologie. Nadia Baji


FROGGY’S DELIGHT Le 17-03-2019
CAFÉ POLISSON - THÉÂTRE DE L’EPÉE DE BOIS (PARIS)
Après s'être plongée dans l'histoire de la chanson française de la Belle Epoque pour dispenser un triptyque biopico-musical consacré à Yvette Guilbert*, figure légendaire du caf'conc et de la scène montmartroise, Nathalie Joly continue d'actionner la machine à remonter le temps. Et ce jusqu'au Second Empire pour puiser dans le corpus des chansons consacrées aux dames dites "de petite vertu" et concevoir un "Café Polisson" qui retrace les misères davantage que les splendeurs de la prostitution "ordinaire" de celles qui n'appartiennent pas à la catégorie des cocottes, courtisanes et demi-mondaines ayant pignon sur rue. Dans le Paris capitale des plaisirs, en un temps où règnent la misère plébéienne et le sexe tarifié légalisé considéré comme "un mal nécessaire" avecs ses maisons closes et le racolage de nuit autorisé, péripatéticiennes occasionnelles ou filles publiques, constituent le "tout venant" à bon compte : pierreuses des terrains vagues, fleur de bitume arpentant le trottoir ou prestataire patentée en appartement. Pour raconter indique-t-elle "un moment intime de leur solitude", dresser un panorama de la prostitution et rendre hommage à celles qui y succombèrent, Nathalie Joly a opté pour un florilège de chansons, truculentes, grivoises voire paillardes, et mélodramatiques. Et si certaines sont connues telles "Madame Arthur", "La buveuse d'absinthe", "La Pierreuse", "A Saint-Lazare" et "Partie carrée chez les Boudin et les Bouton", la plupart constituent d'inattendues découvertes comme "Je ne suis pas une énervée," La bonne mère" et "Les gueuses". Ressortant au registre du théâtre musical et mis en scène par Nathalie Joly et Jacques Verzier, le spectacle se déroule en costumes, confectionnés par Claire Risterucci, dans un superbe décor de cabaret d'époque scénographié par Jean-Jacques Gernolle avec, notamment, les immenses toiles en fond de scène reproduisant des peintures de Maïté Goblet. Il est dispensé par Nathalie Joly avec la complicité du comédien-pianiste Jean-Pierre Gesbert à l'humour espiègle - l'inénarrable "La Raie", la participation de Carméla Delgado au bandonéon, de Gilles Vajou pour "ouvrir la fenêtre" et, campant des personnages interlopes, de la danseuse Bénédicte Charpiat. Comédienne, Nathalie Joly incarne avec sensibilité ces femmes au destin fatal et, chanteuse lyrique à la tessiture de soprano, maîtrise tous les registres, du fripon au drame pour cette réussie immersion thématique dans le patrimoine musical français. Martine Piazzon
• Triptyque Yvette Guilbert :
"Je ne sais quoi "
" En v'là une drôle d'affaire"
"Chansons sans gêne "


Plays to see, INTERNATIONAL THEATER REVIEW 22 mars 2019
Located in the middle of the Vincennes forest, right after the horse stables, is a lovely wooden theatre with high ceilings and wood carvings on the walls called le Théâtre de l’Epée de Bois. The play currently showing lives up to the extraordinary setting. Created at the Orsay Museum for the opening of the “Splendour and Misery. Pictures of Prostitution, 1850-1910” exhibit back in 2015, Café Polisson takes place in a Parisian cabaret or “café-concert” surrounded by spectators; in front of the scene is the real audience but behind it are painted spectators offering a mirrored reflection of society. By the entertaining means of music, dance, humour and sarcasm, five actors enter a smoke filled stage to sing about their life in the cabaret. Every night, the courtesans list their prices to their exclusively male clientele, using humourous detours to avoid censorship. They talk about what it’s like, how they started (the youngest is only 14) and how the money adds up only to fall into the hands of a man. The actors can sing, play various instruments (piano, accordion, trumpet, guitar), dance, and certainly act. After an energetic start, with a couple of duos between the lead singer and the pianist with little interaction between the two. As soon as the fabulous Bénédicte Charpiat-Kerr walks in, with a new disguise at every entrance, all is forgotten. Her metamorphoses as a prostitute, as an elegant young man, a cabaret dancer and even as a projection screen are jaw-dropping. After work, when the green light settles in the cabaret, she sits down alone with a glass of absinthe, her hand holding her tired face – beautifully illustrating her solitude and simultaneously reminiscent of Picasso’s Absinthe Drinker. The play is a tribute to the courtesans, to the absinthe drinkers, to the showgirls, to the independent women. It’s not a mere coincidence that the show starts the week of International Women’s Day. Chloé Darnaud

REGARD EN COULISSE vendredi 29 mars 2019
Epatant café qui n'est pas que fripon ou polisson, mais qui invite à un beau voyage.
Dans le superbe théâtre en bois de la Cartoucherie, le spectateur, accueilli par l’ouvreur et le pompier de service, se trouve plongé dans une ambiance « caf’ conç’ ». La beauté d’une scénographie de toiles peintes magnifiées par des éclairages subtils et une bande son soignée permettent de se plonger dans ce monde interlope. Quelques éléments de décor attendent sagement de prendre vie : là une table, ici un promontoire rond, là des tapis, ici un piano. Une femme, comme l’âme du lieu, impeccable Bénédicte Charpiat, plante le décor avant que n’arrive celle qui va égrener un chapelet irrésistible de chansons réalistes, mais pas que. Nathalie Joly connaît la chanson puisqu’elle explore depuis bientôt une décennie ce répertoire, avec comme guide Yvette Guilbert. Plusieurs spectacles sont nés de cette rencontre, à chaque fois séduisants et instructifs. Ici les relations tarifées, qu’elles soient théâtrales ou simplement entre êtres humains, seront au centre de ce spectacle musical de très haute tenue. L’interprète une fois encore se révèle être la digne héritière de ces diseuses d’un temps révolu. Mettre en avant ces airs peu connus stimule chaque spectateur, le bouscule, l’invite à réfléchir sur divers sujets, au centre desquels la condition féminine et son évolution.
Car si nombre d’airs prêtent à s’amuser, tant l’inventivité des paroles et des images utilisées atteignent des sommets, la tonalité du spectacle révèle une certaine gravité. Au piano Jean-Pierre Gesbert ne se contente pas d’être un brillant accompagnateur, mais se trouve intégré de manière maligne dans le spectacle tout comme le pompier de service qui ne fera pas que des pompes. Elégante et précise mise en scène signée Jacques Verzier, qui donne sa juste place à chacun et chacune. Ainsi Carmela Delgado qui n’a pas que quelques morceaux de bandonéon à jouer, mais occupe discrètement une place de choix dans le récit. Evocation d’un temps ancien, donc, mais avec quelle fougue et quelle modernité. Il ne reste que trois représentations, rendez-vous à la Cartoucherie pour ce rendez-vous passionnant.
Rémy Batteault

CULTURE-TOPS 30 mars 2019
Un café à déguster sans modération
RECOMMANDATION En priorité
"Café Polisson" est un spectacle de théâtre musical qui évoque l'ambiance festive des années 1900, La Belle Epoque, avec sa part d'insouciance artificielle et de joyeuse folie. C'est ambitieux, maîtrisé, avec de vrais moments de grâce. THÈME Nous sommes à la Belle Epoque, on s'encanaille, on se presse au caf'conç entre le Moulin Rouge et Montmartre, dans la capitale des plaisirs qu'est Paris vers 1900. Au cabaret, on écoute les chansons friponnes d'Yvette Guilbert et populaires d'Aristide Bruant. C'est le règne de la danse à jupons et du théâtre coquin ou règnent prostituées et cocotes avec ces fameuses "diseuses" qui débitent grivoiseries et rimes paillardes à n'en plus finir. Toulouse-Lautrec n'est pas loin, qui immortalisa cette reine du café concert ; Sigmund Freud non plus, subjugué par l'engagement pour la cause des femmes d'Yvette, cette féministe avant l'heure. Ainsi, souvent sur le ton du "phrasé chanté", ancêtre du rap d'aujourd'hui, inventé par Yvette, l'artiste chanteuse Nathalie Joly égrène-t-elle les chansons grivoises sublimes qui ont fait fureur à l'époque : "la Pierreuse consciencieuse", "Madame Arthur", "la Buveuse d'Absinthe", "les Gueuses", l'Eloge des Vieux" (elle ira même les repérer dans la salle)... pour ne citer que les plus "convenables". Du 1⁄2 sou au louis, aucun tarif ne nous est caché, aucune position ne nous est épargnée. La ritournelle des prestations, sans lasser car elles changent tout le temps, nous fait tourner la tête, au son des voix de Nathalie et de ses deux acolytes, accompagnées par un pianiste genre bastringue très intrusif. Ah la belle époque! Humour, émotion, poésie sont au rendez vous, avec trivialité certes, mais sans vulgarité. La mise en scène "cabaret" et les costumes d'époque sont à l'unisson, sublimes !
POINTS FORTS - D'abord saluons la prestation exceptionnelle de la comédienne chanteuse, Nathalie Joly. Elle illumine le spectacle par sa présence, sa voix à la fois suave et cristalline et... ses déshabillés froufroutants. Nathalie Joly n'en est pas à son premier essai. On peut dire qu'elle a créé ce spectacle sur commande il y a déjà 4 ans (pour le musée d'Orsay) et ce, pour une noble cause : celle des femmes, les femmes exploitées, les femmes victimes, les femmes condamnées au trottoir et à l'alcool ; le rôle de la Buveuse d'absinthe est emblématique à cet égard. L'interprète d'Yvette Guilbert aurait bien mérité cette Victoire de la Musique pour laquelle elle a été nominée 3 fois. - Les talents de danseuse de Bénédicte Charpiat, sorte de Liza Minnelli masculinisée, en frac, comme sortie d'un tableau de Modigliani; la complicité "freudienne" du pianiste. - La mise en scène et les décors qui brossent un tableau vivant, à la fois réaliste et impressionniste, de ce demi-monde où se mêlent bourgeoisie et courtisanes avec en outre la mise en avant de "la dansomanie" émergente dès la fin du 19e ; les retombées artistiques sont évidentes, l'étude de mœurs et l'ambition sociale aussi. Comme le dit le CD recueil de chansons éditées par le musée d'Orsay c/o Frémeaux & Associés, il s'agit bien d' « un répertoire de chansons grivoises ET sociales » - Et bien sûr les textes, savoureux et drôles, comme la chanson "Partie carré des Boudins et Boutons"
POINTS FAIBLES Je n'en vois vraiment aucun. On se lève tous pour un café polisson ! Il vaut quand même mieux laisser les enfants à la maison...
EN DEUX MOTS ... C'est toute une époque mais cet humour traverse les siècles car le monde est monde. Un café à déguster sans modération, l'esprit libre, en laissant complexes et préjugés au vestiaire.
L'AUTEUR Nathalie Joly, auteur-comédienne, est une artiste poly-talentueuse. C'est, à un peu plus de quarante ans, la tête, les jambes, la voix du théâtre musical d'aujourd'hui. Un exemple : elle obtient simultanément le 1er prix de chant à l'unanimité, le 1er prix de musique de chambre au CNR de Boulogne-Billancourt et une maîtrise de philosophie à la Sorbonne. Elle débute dans la troupe de Philippe Adrien avec la création des "Rêves" de Kafka. Elle poursuit sous la direction de Michel Rostain ("Jumelles"), continue avec Maurice Durozier, puis avec Alain Françon à l'Opéra de Lyon dans "La vie parisienne" d'Offenbach ; elle chante Kurt Weill avec le Surabaya Trio, elle réalise "Je sais que tu es dans la salle " à propos d'Yvonne Printemps. Nathalie Joly explose avec la création d'une trilogie sur Yvette Guilbert, puis "Café polisson" réalisé à la demande du Musée d'Orsay dans le cadre de l'exposition "Splendeurs et misères, image de la prostitution 1850-1910)" en 2015. La trilogie sera jouée 500 fois dans 15 pays. Le premier épisode rassemble l'intégralité de la correspondance entre Freud et son égérie Yvette. Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine accueille l'intégrale de la trilogie fin 2017. Nathalie Joly enseigne à l'école du cirque mais elle se produit partout dans le monde... jusqu'en Afghanistan. Une chance, elle est donc à l'Epée de bois pour encore quelques jours, la polissonne !  Rodolphe de Saint Hilaire


DMPVD Des Mots Pour Vous Dire 31 mars 2019
D’emblée, le décor chamarré nous transporte dans l’ambiance des théâtres et des cafés-concerts de la Belle Époque. Le quotidien des chanteuses de beuglant prend forme sous nos yeux avec sa truculence, son sens de la fête et de la sensualité, sans occulter son lot de misère, de maladie et d’exploitation. Dans ce tourbillon de musique et de chansons, se côtoyaient demi-mondaines et artistes, souvent obligées de vendre leurs charmes pour survivre. À l’énoncé de la liste des plaisirs proposés, on oscille entre rire et consternation : du désir le plus simple au plus incongru, tout est prévu et… tarifé, avec une précision digne d’un fonctionnaire des finances.
Dans sa robe de velours pourpre et ses dessous froufroutants, Nathalie Joly incarne à merveille la « diseuse » du Second Empire, qui ravissait le public avec ses allusions à peine voilées à la sexualité. Une joueuse de bandonéon, une danseuse troublante d’ambiguïté et un pianiste sont ses complices talentueux. Avec beaucoup d’esprit et de gouaille, la jeune femme nous fait (re)découvrir un répertoire populaire et grivois, parfois triste, parfois léger, souvent d’un humour mordant, signé Aristide Bruant, Gustave Nadaud, Yvette Guilbert… Elle vient au milieu du public pour faire L’Éloge des vieux, nous émeutavec La Buveuse d’absinthe, nous fait rire avec la Partie carrée des familles Boudin et Bouton. D’autres chansons – dont certaines plus récentes – décrivent sans fard la condition des femmes de la rue comme de celles qui se prostituaient pour accéder à un statut social meilleur. La mise en scène ingénieuse de Jacques Verzier nous fait découvrir un pan de la vie culturelle de cette époque. Ainsi, les voiles que porte la danseuse deviennent un écran sur lequel sont projetés des extraits du film d’Alice Guy (qui a inventé le film de fiction), montrant l’engouement pour la danse. Une soirée à la fois drôle et émouvante où l’on touche du doigt le destin de ces femmes courageuses, qui affirmaient en chansons leur soif de liberté. Plus que quelques dates pour assister au spectacle, dépêchez-vous de réserver !  Véronique Tran Vinh

ALLEGRO THEÂTRE 7 mars 2019Mise en scène avec malice par Jacques Verzier, la chanteuse Nathalie Joly qu'entourent la danseuse Bénédicte Charpiat, la bandéoniste Carmela Delgado et le pianiste Jean-Pierre Gesbert nous plonge au coeur des caf'conc et autres bastringues de la Belle époque. Les chansons qu'a dégotté la comédienne-chanteuse et qu'elle interprète de délectable façon sont, on ne s'en étonnera pas d'une franche gaillardise. Les attitudes qu'elle prend sont celles des modèles des tableaux de femmes dites de mauvaise vie aussi appelées les bitumeuses, les rôdeuses ou les fleurs de pavé. Les termes par lesquels on désignait celles qui vivaient de leurs charmes étaient à l'époque d'une imagination débordante. Vêtues avec l'élégance du trottoir par les soins des talentueuses Claire Risterucci et Carmen Bagoé, Nathalie Joly joue les coquines et compte inlassablement les sous que lui apportent ses activités. Elle rappelle aussi le sort de celles détenues à Saint Lazare, le corps miné. Ne voulant pas clore le spectacle sur une note sombre, elle nous gratifie, in fine d'une chanson leste qui met tout le monde en joie. Un régal que cette représentation à une époque où la crudité a si méchante réputation; Jusqu'au 3 avril -Théâtre de l'Epée de bois tél 01 48 06 39 74Joshka Schidlow

LE TOUT PETIT CAFÉ POLISSON

Version en trio avec chant, piano et bandonéon

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©Peintures Maïté Goblet, Musée d'Orsay

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Maquette Jean-Jacques Gernolle @Marchelaroute

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