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LÀ-BAS,
Chansons d'aller-retour

Création originale de Nathalie Joly

Sous le regard de Simon Abkarian

Texte, conception, adaptations - Nathalie Joly
Mise en scène -
Simon Abkarian
Chorégraphie - Dominique Rebaud
Scénographie - Jean-Jacques Gernolle
Arrangements - Thierry Roques et Nathalie Joly

Avec
Nathalie Joly - comédienne chanteuse

Valérie Joly - comédienne chanteuse
Thierry Roques - piano, accordéon, samples

Créé en 2019  en co-réalisation avec le Théâtre de l'Epée de bois - Cartoucherie
Accueil en résidence à l'Institut Français d'Annaba en Algérie, à La Manekine scène intermédiaire régionale des Hauts de France,
Avec le soutien de l'Ambassade de France en Algérie, de l'Institut français d'Algérie, du CNM, de la SPEDIDAM, de l'ADAMI, de la Région ILE DE FRANCE, Album avec le soutien de la SCPP.
Tournées : Théâtre de l'Epée de bois - Cartoucherie, Pont-Sainte-Maxence, FGO Barbara Paris, Trouville-sur-mer, Créteil, Arênes de Montmartre Paris, Le Local Paris, Guyancourt, Nice, Théâtre du Soleil - Cartoucherie 2022.

Lauréate en 2019 d'une bourse d'écriture de l'Ambassade de France, Nathalie Joly est invitée en résidence à l'Institut français d'Annaba. Elle rencontre les femmes Bouna, historiennes, pharmaciennes, gynécologues, enseignantes, artistes locaux, s'initie aux traditions des Fkiret et assiste à des rituels. En septembre 2019, le Hirak bat son plein et pour pouvoir manifester ou aller à la plage les femmes « font le carré ».
 

Deux sœurs, deux voix, un seul chant, ancré dans les petits trésors populaires des artistes déracinées.

 

Un retour troublant sur la terre natale de l’autre côté de la Méditerranée.
Inspirée par les témoignages des femmes rencontrées lors de sa résidence en Algérie et de son histoire familiale, Nathalie Joly a imaginé un duo chanté avec sa sœur Valérie qui célèbre une lignée de femmes d'exception, téméraires et fières, solaires. Ce riche voyage musical oscille d'allers et retours dans les contrées mystérieuses de l'exil, et nous emmène sur différents rivages entre France, Cuba, Mexique, Grèce, Brésil ou Algérie. Qu'elle soit samba, rumba ou arabo-andalouse, les chansons se déclinent en plusieurs langues et questionne le rapport à l'ailleurs, à l'amour ou à la vie.

 

« Les sœurs Joly (j'aime les appeler comme ça) chantent un pays perdu et font de l'exil forcé un voyage initiatique où le chant nous ouvre la voix des retrouvailles...
Que retrouver sinon une terre qui se promet à qui sait la chanter.
Elles sont les ailes de cet oiseau qui inlassablement migre vers son jadis perdu et sans cesse retrouvé: la joie.
»

Simon Abkarian

CD Chansons d'aller-retour

Album Marche la route - Frémeaux @ Associés, avec le soutien de la SCPP

avec
Nathalie Joly (chant, guitare, adaptations, arrangements)
Thierry Roques (accordéon et piano, arrangements)
Valérie Joly (chant)
Carmela Delgado (Bandonéon)
Inor Sotolongo (percussions cubaines)
Julien Matrot (trompette et bugle)
Théo Girard (contrebasse)
Bruno Girard (Quinton)
Amar Mohali (percussions orientales)
Julia Marini (chant additionnel)
Maurice Durozier (guitare, composition, adaptations)

16 titres
et livret

 

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La comédienne et chanteuse Nathalie Joly entreprend, avec sa sœur Valérie, un riche voyage musical, qui nous emmène sur différents rivages entre la France, Cuba, le Mexique, le Brésil ou l’Algérie. Qu’elle soit samba, rumba ou arabo-andalouse, la chanson se décline ici en plusieurs langues et rythmes. Elle questionne le rap- port à l’ailleurs, à l’amour, ou à la vie. Un album empli de poésie et de saudade renvoyant vers l’universalité de ces musiques de notre patrimoine, fruit de l’identité bariolée des grandes villes portuaires qui font vibrer notre inconscient collectif. Augustin Bondoux & Patrick Frémeaux
Together with her sister Valérie, singer-actress Nathalie Joly here takes us on a rich musical journey that visits distant shores, from France to Cuba, Mexico, Brazil and Algeria. The songs here, whose rhythms range from samba to rumba via the Arab sounds of Andalusia, are sung in different languages yet deal with the same subjects, particularly our rapports with foreign lands, love and life itself. This album is filled with poetry and saudade, reflecting the universal nature of our musical heritage through the mixed identities of those great seaports that cause our collective consciousness to vibrate.

Teaser

RFI Amérique Latine

Maquette décor Jean Jacques Gernolle

Galerie photos

PRESSE

CULTURES-Juives (28 Janvier 2022), ACTUALITÉ Juive 16/11 par MICHÈLE LÉVY TAÏEB
La Mémoire de l’exil chantée Sous l’œil bienveillant de Simon Abkarian et selon son expression, « les sœurs Nathalie et Valérie Joly chantent un pays perdu et font de l’exil forcé un voyage initiatique où le chant ouvre la voix des retrouvailles ».Dans Là-bas, chansons d’aller-retour, ce sont deux voix, deux sœurs et un seul chant d’artistes déracinées, hantées, happées par le passé en Algérie où se côtoient couleurs, senteurs, musique et accents de leur enfance. Marquées par une jeunesse méditerranéenne, elles revisitent ce passé multiculturel habité par différentes populations arabes, juives, berbères, françaises et espagnoles. Toute la mémoire ancestrale de l’exil est donnée à voir et à entendre par des chants et des récits, avec des souvenirs et témoignages emprunts de soleil, d’épices, de lumière, de roulement de vagues, de cris des marchands ambulants et de mélodies traditionnelles. A l’instar de la citation d’Hélène Cixous, « tout ce qui s’ouvre, même une valise, a quelque chose à nous dire » , Nathalie Joly s’inspire des témoignages de femmes de tous milieux, rencontrées lors de sa résidence en Algérie, Annaba. Ce sont des femmes d’exception, de véritables modèles féminins, fières et vaillantes guerrières amazones scandant leur flow.Que ce soit l’histoire des diseuses pied-noir, des sœurs Faez de Cuba, des sœurs Abatzi de Grèce…, toutes parlent de leur terre natale, d’exil, de mélancolie de perte puis de retrouvailles. Ces témoignages se mêlent aux propres souvenirs familiaux des sœurs Joly qui se conjuguent en chansons mêlant arabe, français espagnol, grec, et scandées par les notes d’accordéon de Thierry Roques.« Mémoires et silences abordent les questions de transmission, d’héritage, de tabous et de refoulements. La langue diffère mais l’histoire est la même. Celle des déracinées. » Nathalie Joly.Un joli et talentueux spectacle fait de complicité, d’émotion et de découvertes qui nous touche tous à différents degrés. A écouter également, l’album contenant les chants du spectacle de Nathalie Joly, Chansons d’aller-retour.

TF1 LCI visleursvies 23 janvier 2022, 20/11/2022 - Reportage et inteview Marianne Kottenhoff - Une invitation au voyage la magie opère !

RFI Amérique latine Jordi Batalle Interview Nathalie Joly - 3-01-2022El Invitado de RFI Nathalie Joly, canciones y recuerdos de ida y vuelta :La actriz y cantante francesa Nathalie Joly presenta en el teatro parisino El Local ‘Chansons d'aller-retour’ -canciones de ida y vuelta- creación que combina humor, entusiasmo y nostalgia a través de dos hermanas, dos voces, que evocan recuerdos y sensaciones de su Argelia natal. La actriz y cantante Nathalie Joly obtuvo el 1er premio de canto por unanimidad en el Conservatorio de Boulogne Billancourt, un 1er premio de música de cámara y la de técnica vocal. Trabajó bajo la dirección de Philippe Adrien (Rêves de Kafka y Ké voï), Thierry Roisin (Les Pierres), Michel Rostain (Jumelles), Diego Masson (Chansons de Bilitis), Alain Françon, y la Opéra de Lyon (La vie Parisienne), Maurice Durozier, Lisa Wurmser, Olivier Benezech, Simon Abkarian y compositores como Maurice Ohana, GRAME, James Giroudon y Pierre Alain Jaffrenou, David Jisse, Christian Sebille, Philippe Legoff. Nathalie Joly es la gran especialista en el género de la cancion hablada, con el que nutre todos sus espectáculos: 'Sé que estás en la sala' de Yvonne Printemps y Sacha Guitry, Cabaret itinerante en el Théâtre forain, J'attends un bateau - Cabaret de exile on Kurt Weill, Cafés Cantantes canciones de superstición (1 CD), Paris Bukarest sobre Maria Tanase, 'Je ne sais quoi', basado en las canciones de Yvette Guilbert y su correspondencia con Freud. Directora vocal de los espectáculos de Lisa Wurmser y Patrick Sommier, enseña en Francia (Cnac / Ensac de Châlons-en-Champagne) y en el extranjero, especialmente en universidades de verano en Marruecos, Brasil, Bayreuth en Alemania, así como en el Teatro Nacional. y la Universidad de Bellas Artes de Kabul en Afganistán, donde dirigió el documental TashakorNathalie Joly, des allers-retours entre chansons et souvenirs L'actrice et chanteuse française Nathalie Joly présente au théâtre parisien El Local 'Chansons d'aller-retour' -tournée de chansons- création qui allie humour, enthousiasme et nostalgie à travers deux soeurs, deux voix, qui évoquent les souvenirs et les sensations de son pays natal Algérie.
DISCOGRAFIA : Cabaret itinerante (Voyageurs de la nuit)
Jumelles (Forlane)Cafés Cantantes, chanson de superstititons (Marche la route)
Paris Bukarest, Nathalie Joly canta Maria Tanase (rue Stendhal )
Je ne sais quoi, Nathalie Joly canta Yvette Guilbert, correspondencia completa con freud c / o Sevendoc
En v'là une drôle d'affaire, (2012) Nathalie Joly canta Yvette Guilbert, Label France Musique / Marche la route
CANCIONES SIN COMPLEJOS, Nathalie Joly canta Yvette Guilbert c / o Frémeaux & Associés (2016)
CAJA DE 3 CDs Yvette Yvette Yvette, Nathalie Joly canta Yvette Guilbert c / o Frémeaux & Associés (2017)
CD CAFÉ POLISSON c / o Frémeaux & Associés (2018)
CD CHANSONS D'ALLER-RETOUR c / o Frémeaux & Associés (2021)

LE LIEN SOCIAL 21 novembre 2022
Spectacle musical • EXIL ET LIGNEE DE FEMMES
Dans Là-bas, chansons d’aller et retour, deux sœurs, deux voix, un seul chant, ancré dans les trésors populaires d’artistes déracinées. Un retour troublant sur la terre natale qui célèbre une lignée de femmes d’exception, téméraires, fières et solaires. Ainsi les éclaire leur metteur en scène, Simon Abkarian.
Les sœurs Joly nous susurrent à l’oreille des chants d’exil, de déracinement, d’amour dans plusieurs langues (espagnol, français, arabe, grec, brésilien), accompagnées très subtilement par Thierry Roques, au piano et à l’accordéon. Cette traversée musicale nous rappelle combien la musique latine a imprégné la chanson populaire du pourtour méditerranéen, de port en port. « Les sœurs Joly chantent un pays perdu et font de l’exil forcé un voyage initiatique où le chant nous ouvre la voix des retrouvailles, précise Simon Abkarian, le metteur en scène. Que retrouver sinon une terre qui se promet à qui sait la chanter. Elles sont les ailes de cet oiseau qui inlassablement migre vers son jadis perdu et sans cesse retrouvé : la joie. »
LES FEMMES DISEUSES
Croisant leur histoire personnelle avec celle de deux autres sororités (grecque et cubaine) et celle de femmes diseuses, vous découvrirez une suite de tableaux - la plupart du temps, autobiographiques – où s’enchainent rapidement des changements de vêtements colorés, d’ambiances, d’accessoires, de pays, de sentiments. La mise en scène très efficace permet d’entrer dans l’Histoire par tous les sens. Vous plongerez dans l’abime d’un très beau diaporama familial intergénérationnel authentique, témoin du passé, raconté et chanté par ces deux voix qui s’entremêlent (soprano et alto2 de pleureuse en trémolo), vibrant à l’unisson, dans un travail très original autour du parlé / chanté. Dans des rythmes afro-cubains, de samba, de rumba, de tango, de boléro, de chachacha, de musique arabo-andalouse, de rebétiko grec, vous traverserez les mystères du dire ou ne pas dire, du parlé ou du chanté, du jouir ou du souffrir, de la paix ou de la violence, du rêve ou du cauchemar, de l’ici ou de l’ailleurs, chantés dans une langue d’origine ou d’exil. Vous serez emmenés par le pataouète (dialecte des Français d’Algérie) où vers ce cimetière mozabite et kabyle, ou encore vers des anthropologies croisées donc, toujours en train de se redécouvrir, de se chercher. Vous comprendrez l’histoire de Nathalie et de Valérie, protégées par leur grand-mère pharmacienne qui les a exfiltrées vers Marseille en 1962 ; lorsqu’elles étaient enfants. Elles sont revenues vers 18 ans à Alger avec leur mère pour un court séjour. Leur mémoire plus récente se superpose et se confronte à une plus ancienne pour retrouver le chemin qui les mènera vers la maison de leur aïeule tant aimée… Leur aller-retour est aussi celui de la mémoire. Ce récit de l’engagement philosophique prend « comme une mayonnaise / mahonnaise », même s’il a fallu faire des concessions entre l’Algérie, Cuba et l’Alsace dans cette famille et apprendre à transposer les voix de l’amor y dolor, quand il faut se rayer de la carte pour s’inscrire ailleurs. « Les mots sortis de la bouche ne peuvent rester secrets. » Voici un hymne à la poésie.
ARTISTES EN RESIDENCE
Les deux sœurs ont été invitées à l’Institut Français de Annaba, par l’Ambassade de France, en Algérie (leur pays natal), en septembre 2019, au moment du Hirak, pour écrire ce très beau spectacle. Être dedans dehors et dehors dedans, elles connaissent... Vous recevrez ces paroles sur la « grève de la parole », sur l’impossibilité « d’empêcher la guerre d’envahir la ville », comme un tambour dans la tête.
Agnès Montagne
 

France MUSIQUE - ALLEGRETTO 20-01-2022 Denisa Kerschova présente ‘Là-bas, Chansons d'aller-retour’

 

France MUSIQUE - ALLEGRETTO 28/11/2022 par Denisa Kerschova
« En passant par la Butte Montmartre » Nous vous proposons aujourd’hui de gagner des places pour le nouveau spectacle musical de Nathalie Joly. Inspirée par les témoignages des femmes rencontrées lors de sa résidence en Algérie et de son histoire familiale, elle a imaginé un duo chanté avec sa sœur où souvenirs d’exode se mêlent à des chansons françaises, espagnoles, orientales, grecques ou cubaines, rythmées par le clavier et l’accordéon de Thierry Roques. Ils nous livrent tous les trois des chansons d'exil à travers un spectacle dont la mise en scène est signée par le comédien Simon Abkarian au Théâtre du Soleil, dans le 12ème arrondissement de Paris !

SOURISCENE Par Dany Toubiana - 7 décembre 2022
En septembre 2019, la chanteuse et comédienne Nathalie Joly est lauréate d’une bourse d’écriture de l’Ambassade de France en Algérie. En résidence à l’Institut Français de Annaba va naître “Là-bas, Chansons d’aller-retour”, un spectacle qui, à travers le chant et le parlé-chanté, va faire renaître la parole des femmes de là-bas. Là-bas de l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie, le pays de la naissance…Un spectacle plein de tendresse et d’humour porté par le talent de deux chanteuses qui sont également soeurs et un pianiste - accordéoniste à la fois discret et très inventif.
Réveiller la terre natale
D’où surgissent ces silhouettes vêtues de vêtements sombres et au visage caché par une étole noire ? Elles traversent la scène à petits pas, murmurent et semblent sortir d’une tombe…Derrière une musique troublante…Mais l’impression ne dure pas…L’étole s’envole, le visage souriant et lumineux apparaît et une chanson en langue espagnole éclate pleine de gaieté et de rire…
Sur le plateau, Nathalie Joly et Valérie Joly nous prennent par la main et nous entraînent vers le pays où elles sont nées et qu’elles ont quitté toutes petites : l’Algérie d’avant l’indépendance, celle racontée par leur mère et leur grand-mère et ramenée avec les bagages que la famille a pu emporter .
Entre « parlé » et « chanté », la terre natale surgit, de l’autre côté de la Méditerranée. Une terre natale parcourue de cultures différentes et de langues multiples entre autres : l’espagnol, le français, l’arabe…Deux soeurs, deux voix, un seul chant qui raconte la parole déracinée des femmes, diseuses des histoires de la famille, des nostalgies et des amours envolés. Les mots et les chants traversent les mers et les terres. Ils arrivent des îles lointaines de Cuba et des autres terres méditerranéennes : l’Italie, l’Espagne, la Grèce…faisant des allers-retours entre ici, le pays de l’exil et là-bas, le pays de l’enfance dévorée par l’exil.
Est-ce que tu te rappelles ?
La question surgit dans la complicité et le rire, mais aussi parfois au bord des larmes. La voix alto de Nathalie Joly, rentre en harmonie avec celle plus grave de Valérie Joly qui chante les chants des pleureuses. Leurs voix se répondent, se chevauchent dans le rire et la nostalgie, dans le “parlé” des souvenirs d’enfance, de la recette de la glace créponé au patouète, cette langue populaire des rues d’Alger qui s’est perdue dans l’exil. Les chants d’amour ou de désamour évoquent le retour troublant vers la terre natale, les temps de l’exode, célèbrent des lignées de femmes d’exception fières et solaires, soulignent la présence de populations venant d’ailleurs et dont l’histoire a fini par s’inscrire dans la terre algérienne. Chansons françaises, espagnoles, orientales, grecques ou cubaines, toutes, en voyageant par les ports ont fini par imprégner la chanson populaire de tout le pourtour méditerranéen. Entre mots dits et mots chantés, la langue diffère mais l’histoire reste la même. Celle de la diversité culturelle et des déracinées. Une idée qui n’est pas sans évoquer notre monde actuel.
La musique et la scène : une île pour rêver
Les chants de la musique cubaine parlent d’exil, de morts qui quittent leurs cercueils pour discuter avec les vivants, d’autres évoquent la nostalgie. Pourtant, de la mise en scène et du jeu des trois artistes sur le plateau, s’échappent la joie et la vie. Ils finissent par transformer la scène en terrain de jeu et en une sorte d’île qui laisse la place au rêve. Parler de la terre natale revient à transmettre, à ouvrir des portes, à aller au-delà des refoulements et des chagrins. La mise en scène légère de Simon Abkarian et le jeu vibrant des deux comédiennes-chanteuses évitent la caricature des références attendues de l’Algérie d’avant l’indépendance, notamment celles de la guerre, puis de l’exode. En ouvrant l’éventail des références culturelles, cette Algérie nous est redonnée vivante et éternelle. Là-bas… c’est l’histoire intemporelle de deux soeurs qui raconte aussi la brûlure du soleil, le murmure des vagues, les odeurs d’épices, de cannelle et de fleurs d’oranger. En plusieurs langues, de rivage en rivage, au rythme de la samba, du boléro, de la rumba ou du tango, au son de l’accordéon, surgit l’histoire de cette Algérie au passé multiculturel et de ces femmes – arabes, juives, berbères, espagnoles – qui transmettent la vie et la joie encore et encore…

LE MONDE DU CINÉ 7-01-2021
Pour quelques professionnels, et en attendant des jours meilleurs avec la réouverture de la culture, Le Monde du Ciné a assisté à la première représentation (sans public) de cette nouveauté musicale qu’est Là-bas, chansons d’aller-retour. Force est de constater que le titre du spectacle est bien choisi puisqu’on en aura fait des allers-retours entre Marseille, Cuba, les îles Baléares ou encore le Maghreb… On voyage par les mots et la musique simplement grâce aux voix de deux femmes accompagnées d’un musicien sur scène. Quel meileur moment en cette période où on a plus que jamais besoin d’évasion ! La voix des deux soeurs se marient superbement sans être volontairement au diapason. Cette variation parfois sur du chant en canon, parfois, sur une teinte vocale, une tonalité ou une harmonie différente sublime le tout. On pourrait dire que la musique en mesure devient une oeuvre en douce « démesure ». C’est futé et plaisant à la fois. On est souvent comme envoûté par ces duos où les échanges sont vifs et riches. La vie se raconte comme lors d’un repas de famille ou entre amis autour d’un coucous. Quant aux dialogues, ils sèment, ça et là, les parfums d’orient, de La Havane… Oui ! on voyage bel et bien: on traverse les cultures d’autres terres. Des fragrances de citron et de fleur d’oranger aux couleurs chaudes de Cuba en passant par le lent va et vient des vagues de la méditerranée, le charme opère ! On croirait même voir s’arrêter le marchand d’zabits. On retrouve du Baudelaire dans son Invitation au voyage mais où « luxe, calme et volupté » deviennent « partage, animation et liberté ». Là-bas, chansons d’aller-retour nous fait voyager et nous offre une bonne dose de soleil vitaminé en ces mois d’hiver.
Aurelien Corneglio
 

Allegro Théâtre 12 janvier 2021
Chanteuse et comédienne de premier ordre, Nathalie Joly, dont on a tant apprécié l'interprétation qu'elle donna du répertoire et de la trajectoire d'Yvette Guilbert, revient aujourd'hui avec un spectacle à deux voix. Le duo qu'elle forme avec Valérie Joly, sa sœur, est un bonheur. Non seulement parce que leurs deux voix s'accordent à merveille mais aussi pour la bonne raison qu'elles nous font découvrir les reliquats d'un monde disparu ou du moins oublié. Le récit chanté qui nous est proposé est né de la rencontre de Nathalie Joly avec des femmes rencontrées de l'autre côté de la Méditerranée dont elle est elle-même originaire. Son inspiration elle l'a également trouvée à Cuba. La création à laquelle on assiste bénéficie de l'influence de deux cultures. Nostalgie et entrain tout du long se côtoient. Les deux interprètes marchent tantôt sur les brisées des Diseuses dont les incantations accompagnaient les familles endeuillées tantôt font surgir de la brume des souvenirs la préparation d'une spécialité culinaire dont, dans leur prime enfance, elles raffolaient. Vieux complice de l'initiatrice du spectacle, Simon Abkarian lui a donné un rythme si soutenu que la représentation finie on se sent régénéré. Bien que la culture soit bâillonnée ses servants s'activent. Ce spectacle comme tant d'autres est fin prêt. On ne sait hélas quand le public pourra le goûter.
Joshka Schidlow

 

REGARD EN COULISSE 21 janvier 2021
L’invitation à ce voyage s’avère délicieux, tant il est synonyme d’émotions, de découvertes, de tendresse. Mêlant avec art divers souvenirs, tant personnels que provenant de femmes d’origines diverses, Nathalie Joly, ambassadrice des chanteuses-diseuses, a concocté un spectacle tout en finesse qui distille un charme tenace. Ce charme repose sur la belle complicité, tant vocale (deux voix chantées qui se marient avec grâce) que physique, qu’elle partage avec sa sœur Valérie. Leur jeu subtil, sous le regard que l’on imagine bienveillant, mais sans concession, du metteur en scène Simon Abkarian, donne vie à chacune des évocations et provoque l’empathie sans même y penser. Le tout est renforcé par la présence discrète et indispensable du musicien Thierry Roques. Les anecdotes, que l’on tente de parler le pataouète ou de donner la recette idéale du créponnet, se transforment en autant de moments de théâtre qui attisent la curiosité et provoquent un regard attendri. En effet, ils évoquent un passé plus ou moins révolu qui revit ici avec une jolie vitalité. Il va de soi que l’écrin que représente la petite salle du Théâtre de l’Epée de Bois renforce la connivence avec un public – pour le coup restreint puisque circonscrit à quelques professionnels – qui se laisse entraîner, séduit par les couleurs des lumières, des tissus utilisés çà et là. Et ces deux petites robes enfantines suspendues en fond de scène… L’enfance et ses réminiscences qu’elles suggèrent ne sont jamais loin dans ces parcours féminins qui se croisent, se mélangent, s’harmonisent. Il ne reste plus qu’à souhaiter que les mesures sanitaires permettent enfin à un large public de découvrir ce spectacle, qui peut être un excellent pont pour retrouver les sensations idéales que procure le vrai frisson théâtral.
Rémy Batteault

TÉLÉRAMA septembre 2021
Nathalie Joly – Là-bas, chansons d’aller-retour - Elle aime mettre en avant la chanson populaire, et, plus particulièrement, les femmes qui, de tous temps, n'ont cessé de lutter pour la liberté. Après sa trilogie-hommage à Yvette Guilbert et sa mise à l'honneur humoristique des beuglants de la Belle Époque (Café Polisson), Nathalie Joly s'empare cette fois du répertoire des artistes déracinées, de Cuba aux rives méditerranéennes. Accompagnée de sa sœur, Valérie Joly, au chant, et de Thierry Roques au piano, accordéon, et samples, elle revient aujourd'hui nous livrer les chansons d'exil de ces « diseuses », mises en scène avec la complicité renouvelée de Simon Abkarian.
Marie-Catherine Mardi

 

Froggy’s delight (16-10-2021)
Après sa trilogie Yvette Guibert* et "Café Polisson", Nathalie Joly poursuit son exploration, toujours par le prisme musical, de la planète femme à travers le chant de l'exil, de l'exode et du déracinement. Elle a conçu la partition de l'opus explicitement titré "Là-bas - Chansons d'aller-retour" en puisant dans un répertoire singulier de chansons qui, de la Grèce à Cuba en passant par l'Algérie, porte la parole des femmes dans leur vécu émotionnel et leur combat du quotidien non seulement pour surmonter l'arrachement à la terre natale mais les sujétions imposées à la condition féminine. Et elle l'a décliné, indique-t-elle, en forme d'odyssée vocale dans son registre de prédilection, celui du parlé-chanté, sur un canevas dramatique hybride, la fiction, instillée d'éléments biographiques et de quelques compositions originales, du périple et des souvenirs de deux soeurs, Candida et Floricette nées dans les années 1930 de l'autre côté de la Méditerranée. Deux soeurs sur scène, comme à la ville puisqu'ellle a choisi, quasi naturellement et, au demeurant, légitimement, Valérie Joly également chanteuse et formée aux chants du monde, dont les chants de pleureuses, et aux techniques vocales extra-européennes, incarnent et transmettent leur viatique sororal, les mots du coeur et les tourments de l'âme, ce qui n'exclut pas le souvenir - et l'espérance - de jours heureux. Dans une scénographie claire de Jean-Jacques Gernolle, une esquisse de terrasse de café sous les belles lumières de Charly Thicot et avec leurs complices, Simon Abkarian qui a apporté son regard de metteur en scène, et le musicien Thierry Roques, signataire des arrangements, qui les accompagne et s'invite parfois au jeu, Nathalie Joly et Valérie Joly dispensent cette sensible mélopée mémorielle certes d'un monde d'hier qui entre en résonance avec ses avatars contemporains. Martine Piazzon
 

PARIS-MOVE November 5th 2021
Blues Magazine, Chanson, World Music
**** VERY GOOD / TRES BON
Entre Cuba, Mexique, Maghreb, Brésil, Argentine et péninsule grecque, la chanteuse et comédienne Nathalie Joly dépeint, en seize canciones, le déchirement de l’exil et les affres du déracinement. La sororité ne s’avère pas ici un vain mot, puisqu’outre le recueil de la parole de femmes algériennes (via une bourse d’écriture qui lui fut allouée par l’Institut Français d’Algérie), elle en partage la restitution chantée avec sa propre sœur, Valérie. Issues d’un spectacle avorté l’an dernier pour cause de pandémie, ces adaptations de thèmes cubains, sambas, rumbas et boléros en côtoient d’autres (tel le francarabe “Alger Alger” de Lili Boniche ou la saudade “Lidia” de Nicolas Corrales), pour dessiner en creux l’universalité du mal d’amour, qu’il s’attache à une terre perdue ou à une romance inachevée. Mêlant accordéon, darbouka, bendir, quinton, piano, guitare, bandonéon, bugle et percussions, les orchestrations servent à dessein un duo vocal en parfaite harmonie. Aussi vif que le souvenir d’une brûlure et enivrant qu’une caresse inespérée, un périple aux sources du mal du pays, où qu’il réside.
Patrick Dallongevillle
NATHALIE JOLY – Chansons d’Aller-Retour: un album

 

France 5 Le Doc Stupéfiant
Le sexe du rire, 10-12-2021


Chants songs 28-12-2021
Chants de voyage et d’exil Chansons d’aller-retour, c’est le nouveau projet musical de Nathalie Joly qui, en seize chansons décrit les déchirements de l’exil. Prenant et poétique
Comédienne et chanteuse, Nathalie Joly signe ici un projet qui résonne particulièrement avec son propre parcours, comme le raconte la journaliste Véronique Mortaigne dans la pochette de l’album. En septembre 2019, elle avait obtenu une bourse d’écriture de l’ambassade de France en Algérie. C’est en résidence à l’Institut français d’Annaba, au début du mouvement de contestation « Hirak » que les souvenirs remontent par vague à son esprit et lui rappelle cette fusillade de la rue d’Isly à laquelle elle assista avec sa sœur, en mars 1962, depuis le balcon de leur grand-mère, qui était pharmacienne à Alger. C’est au retour de ce séjour que Nathalie Joly conçoit ce spectacle musical, Chansons d’aller-retour, sous le regard du dramaturge Simon Abkarian. Douze des seize chansons présentées dans ce disque sont extraites du spectacle qui fut créé en janvier 2021 au Théâtre de l’Épée de bois-Cartoucherie. En compagnie de sa sœur, Valérie Joly, spécialiste des chants du monde, elle évoque, dans une belle complicité musicale, les émotions de déracinement et de la découverte d’un ailleurs dans ces titres qui sont des adaptations de thèmes cubains, de sambas, de rumbas ou encore de boléros, entre autres, sans oublier le francarabe Alger Alger, tube de Lili Boniche et la saudade Lidia, de Nicolas Corrales. En offrant des liens subtils, par delà les pays et les sons, entre Lhasa de Sela, Chico Buarque ou encore la cubaine Maria Teresa Vera (la magnifique Veinte Años), cet album évoque la force des liens qui s’attache à une terre perdue et aux blessures de l’éloignement.
Mêlant accordéon, darbouka, bendir, quinton, piano, guitare, bandonéon, bugle et percussions, les orchestrations imaginées par Nathalie Joly jouent sur la légèreté des mélodies et portent loin les mots choisis pour dire les affres de l’exil. Avec, pour conclure, une chanson qui est tout un programme. Dans Samba de l’utopie, elle chante ainsi : « S’il arrivait un beau matin/ Que pénètre en notre jardin/ La parole TYRANNIE/ Prends ton tambour ta guitare/ Chantons dans les rues dès ce soir/ Notre Utopie de l’espoir. » . Alors que l’on célèbre l’assassinat d’un Victor Jara par la junte chilienne et que le climat politique est de plus en plus lourd, ces mots ont une résonance des plus fortes. (*) Disque Frémeaux & Associés

FREQUENCE PROTESTANTE Garance Hayat présente ‘Là-bas, Chansons d'aller-retour’ -

L’ŒIL D’OLIVIER 3-01-2022
Les chants d’ailleurs de Nathalie Joly
Depuis quelques années, déjà, la comédienne Nathalie Joly nous promène sur son chemin de mots et de chants. Elle nous avait enchantés avec sa trilogie sur la grande Yvette Guilbert et ses Diseuses, hommage à ce que l’on nomme le parler-chanter. Elle n’a pas son pareil pour faire d’un tour de chant un tour de théâtre, réunissant avec finesse ces deux arts. Son nouveau spectacle est de cette veine-là. On peut le voir comme un récital où comme une pièce, ou les deux à la fois. Là-bas, chansons d’aller-retour raconte des récits de femmes, d’exils, de soleil, de quiétude et de colère, mais aussi sa propre histoire. Celle d’une petite fille qui a suivi les errances familiales entre Cuba, l’Algérie, la Porte de Vincennes. Elle n’est pas issue d’une culture, elle est le résultat de la rencontre de tous ces univers véhiculés par les musiques et les chansons. Pour cela, elle est escortée par sa grande sœur Valérie. Leur duo, forgé par l’enfance et les souvenirs qui vont avec, fonctionne divinement. Complices, leurs voix se marient à l’unisson et à merveille ! Mises en scène avec un beau savoir-faire par Simon Abkarian, accompagnées par le musicien Thierry Roques, les sœurs Joly nous entraînent dans un voyage coloré, joyeux et tendre où chacun de nous, au détour d’une note, d’un refrain, d’un mot, d’une situation, se retrouve à errer dans les dédales de sa propre mémoire. Ce spectacle nous enveloppe comme un grand châle et nous réchauffe le cœur. Marie-Céline Nivière

BEUR FM Voix au chapitre le 5/12/2021 Samia Messaoudi interview Nathalie Joly
20/11/2022 Samia Messaoudi invite Nathalie Joly pour « Là-bas, chansons d’aller-retour » au Théâtre du Soleil

 

THEATRE DU BLOG 9 janvier 2022
Une pièce interprétée par l’auteure et sa sœur Valérie Joly accompagnées au piano et à l’accordéon par Thierry Roques. Sous le regard et les oreilles, cela tombe sous le sens. De nos jours, à l’ère du wokisme, nous n’osons même plus dire : mise en scène, comme si l’expression contrariait la veine libertaire de l’artiste, encore moins « dirigée » par qui que ce soit. Ainsi le petit métier de « regard extérieur » s’applique couramment aux arts de la scène en général comme celui, par exemple, de dramaturge. Un glossaire sert de feuille de salle et peut aider à comprendre la pièce, si on est équipé d’une torche électrique. Le soir où nous y étions, personne ne l’avait anticipé et nous devions suivre attentivement dialogues et paroles de chansons énoncées en version originale, puis les traduire, du moins si nous maîtrisions l’espagnol, le grec, l’arabe mais aussi le langage populaire algérien dit « pataouète » ou « papalouette »… Le thème annoncé « là-bas » rappelle plus le fameux slogan : C’est bon comme là-bas (1973) du couscous Garbit, que celui du non moins fameux roman de Joris-Karl Huysmans mais il est ici bel et bien traité. L’adverbe désigne plusieurs ports d’attache, de départ mais aussi d’arrivée quand il s’agit de retour aux sources : une notion vague et précise à la fois... Et l’auteure entend dire son histoire, ses racines, ses ancêtres, sa culture, sa brûlure- pas seulement celle du soleil-, « les odeurs d’épices et de fleurs, la lumière qui réconforte, le son des vagues ».
Comme le suggère le sous-titre Chansons d’aller-retour connoté cubain. Nathalie Joly traite de thèmes comme celui des diseuses qu’elle lie à l’exil, des flux migratoires, des pieds-noirs. Mais aussi bien entendu des « idas y vueltas » (chants d’aller-retour) des sœurs Faez et de leur « trova familiale », des sœurs Abatzi venues depuis Smyrne, au Pyrrhée où, dit-elle, « les cabarets enfumés retentissent de haschich songs ». Ces airs sont caribéens mais aussi argentins, brésiliens, mexicains, grecs, arabo-andalous… et ont fait l’objet d’un bel album édité par Frémeaux et Associés, interprété par le trio de cette pièce, enrichi des percussions d’Inor Sotolongo, du bandonéon de Carmela Delgado, de la contrebasse de Théo Girard, du violon-quinton de Bruno Girard, de la trompette et du bugle de Julien Matrot, du bendir et de la darbouka d’Amar Mohali, de la voix de Julia Marini et de la guitare de Maurice Durozier. Là-bas Chansons d’aller-retour est une excellente surprise : scénographie de Jean-Jacques Gernolle simple et efficiente, son de Margaux Dancoine subtilement dosé et lumières de Charly Thicot, enchanteresses et émouvantes, en particulier quand les sœurs Joly chantent La Llorona, un des plus beaux airs arrangés par l’auteure et Thierry Roques. La justesse de ton des dialogues entre elles vaut d’être soulignée, comme la grâce de leur gestuelle, en accord avec l’humanité de leur propos. Nicolas Villodre


PLACE TO BE 8-01-2022
Une scène sobre avec un table, deux chaises, deux châles, deux robes de petites filles en bas âge fixées au mur du fond. Un accordéoniste/pianiste, si talentueux, traduisant les émotions avec verve et sensibilité. Enfin, 2 sœurs : l’une blonde, l’aînée, avec sa voix plus grave ; l’autre brune, la cadette, qui atteint les notes les plus hautes. Avec une complicité et synchronicité incroyables, elles nous transportent au travers de leurs expériences de jeunes enfants, de leur exode de l’Argentine, à Cuba, puis en Algérie avant d´arriver à Marseille. Au travers de chansons originales en espagnol, en français et en arabe elles nous emmènent dans leur monde avec brio et humour, un jeu de scène fluide mis en avant par l’accompagnement musical et comique du troisième membre discret (d’un talent fou) essentiel au jeu des sœurs. Les chansons sont pour la plupart en espagnol ou en arable avec des traductions en français permettant au public de suivre leur histoire et la richesse de leur ressenti, qu´elles partagent avec nous au travers d´un témoignage de photos personnelles de leur enfance projetées sur le mur du fond. La rendition du Corbeau et le Renard par la blonde en un dialecte mélangeant arable/français et autre est pleine d´humour et de charme. Le spectacle est parsemé de moments où le rire est incontournable. 1h30 de voyage, surprise et plaisir. A voir.
 

COUP DE THÉÂTRE 10 janvier2022 **** Le billet de Véronique
Voici un spectacle musical et théâtral bien enlevé qui nous emmène loin, très loin, de l’autre côté de la Méditerranée – et même au-delà –, là où le soleil réchauffe les corps et les cœurs, fait vibrer les sons et les couleurs, et exploser la vie avec générosité. De la générosité, Nathalie Joly et sa sœur Valérie en ont à revendre. Pendant une heure, nous sommes emportés dans un tourbillon d’émotions intenses qui nous fait passer sans transition de la joie à la mélancolie. Nathalie et Valérie partagent avec nous les souvenirs de leur enfance en Algérie, dans un joyeux melting-pot de chansons d’exilé(e)s, qui célèbrent la nostalgie de la terre perdue, de ceux que l’on a quittés, mais aussi l’amour, la fraternité, le combat incessant des femmes. La vie en somme, toujours en mouvement. Sous l’œil complice de Thierry Roques, au piano et à l’accordéon, et avec quelques simples accessoires (des chaises colorées, un châle pailleté…), elles nous entraînent dans un tour du monde haut en couleur. Leur spectacle est porté par une mise en scène fluide et sans temps mort, faisant surgir des bribes de souvenirs et des anecdotes, entre gaieté et nostalgie, mais toujours avec légèreté. Une belle complicité artistique unit les deux sœurs dont les deux voix se complètent, l’une puissante et l’autre plus nuancée. Ce n’est pas un hasard si Nathalie, qui a consacré une grande partie de son travail aux diseuses de vers et de mélodies – et au fameux « parlé chanté » dont fait partie la plus célèbre d’entre elles, Yvette Guilbert –, a fait appel pour ce duo à Valérie, spécialiste des chants du monde et des pleureuses de Méditerranée. Pour ce spectacle, elles sont aussi allées puiser dans le répertoire de la musique latine (Caraïbes, Amérique latine…) qui a influencé le pourtour du bassin méditerranéen. Leurs chansons évoquent le caractère bien trempé de ces femmes et leur sensualité. Dans ces temps d’incertitudes et de repli, où l’on voit se raviver les tensions entre les peuples et les cultures, ce spectacle fait un bien fou. C’est une ode salutaire au partage, au métissage, à l’espoir… à la vie tout simplement.

La critique de Joshka Schidlow 26-01-2022
LÀ-BAS, Chansons d'aller-retour. Il faut être sourd et aveugle pour ne pas applaudir les chanteuses Nathalie et Valérie Joly qui sont aller piocher dans les répertoires musicaux français, espagnol et arabe. Les chansons qu'elles ont choisies tournent autour de la séparation. Séparation amoureuse ou de la terre natale. Elles ont, en effet, grandi en Algérie qu'il leur a fallu quitter. Lors d'une résidence dans son pays d'origine, Nathalie rencontra des femmes qui lui confièrent récits et mélodies. Elle interprète ces dernières avec sa sœur. Si la cadette est familière d'une tradition française de la chanson (elle interpréta notamment celles qui firent le succès d'Yvette Guilbert) Valérie est davantage marquée par ses racines méditerranéennes. Le timbre de leur voix rappelle ces inclinations. Tantôt interprètes tantôt diseuses, les deux sœurs nous font parfois rire mais laissent le plus souvent la nostalgie avoir le dessus. Il reste peu de dates pour découvrir ce spectacle, il faut donc s'empresser d'aller le savourer.

HEXAGONE Mai 2022   Nathalie Joly - Chansons d’aller-retour. (Frémeaux)
Après la diseuse Yvette Guilbert et les chansons coquines du Second Empire et de la Belle époque, changement de registre : Nathalie Joly poursuit à présent son exploration musicale de l’histoire des femmes à travers le thème de l’exode et du déracinement. En compagnie de sa sœur Valérie, spécialiste des chants du monde et des pleureuses de Méditerranée, elle propose un spectacle de théâtre musical, Là-bas, chansons d’aller-retour, dont voici le témoignage discographique. Ce duo vocal en parfaite harmonie évoque les angoisses du déracinement et le déchirement de l’exil. De rivage en rivage, entre Cuba, l’Algérie ou le Brésil, ce sont des récits de femmes en plusieurs langues au rythme de la samba, de la rumba ou du boléro. Marquées par une jeunesse méditerranéenne, parsemant leurs quelques compositions originales d’éléments biographiques, elles revisitent ce passé multiculturel habité par diverses populations – arabes, juives, berbères, françaises et espagnoles – au son du darbouka, du bandonéon et de l’accordéon de Thierry Roques. « Les sœurs Joly chantent un pays perdu et font de l’exil forcé un voyage initiatique où le chant nous ouvre la voie des retrouvailles » dit leur metteur en scène Simon Abkarian. « Elles sont les ailes de cet oiseau qui inlassablement migre vers son jadis perdu et sans cesse retrouvé : la joie ». Philippe Kapp

FREQUENCE PROTESTANTE ATMOSPHERES 19-11-2022
Garance Hayat interview Nathalie Joly pour sa création LÀ-BAS CHANSONS D’ALLER-RETOUR au Théâtre du Soleil

 

SNES - FSU - 2 décembre 2022
Les sœurs Joly, deux diseuses et chanteuses qui nous font voyager.
Pour créer ce spectacle, Nathalie Joly s’est inspirée de son enfance et de celle de sa sœur Valérie, en Algérie, pays qu’elles ont quitté en 1962. Elle a aussi puisé dans les entretiens qu’elle a menés en 2019 lorsqu’elle était en résidence à l’Institut français d’Annaba en Algérie avec des femmes gynécologues, pharmaciennes, professeures, journalistes et une chanteuse traditionnelle soufi et des rituels auxquels elle a assisté. Les souvenirs de son enfance sont alors remontés : les moments de bonheur mais aussi la violence, les odeurs enivrantes, le soleil, la musique omniprésente, la nostalgie. Elle s’est aussi inspirée de l’histoire des sœurs Faez, deux chanteuses cubaines dans les années 1930 qui ont quitté leur terre natale et de l’histoire de deux autres sœurs, Sophia et Rita Abatzi qui ont quitté Smyrne pour le Pirée et ont chanté l’exil dans le style du Rebetiko, musique populaire grecque. Dans la lignée des premières diseuses pieds-noirs et accompagnées à l’accordéon et au piano par l’excellent Thierry Roques, Nathalie Joly et sa sœur Valérie, sous le regard bienveillant de Simon Abkarian, nous offre un très beau spectacle chanté-parlé qui nous fait voyager de l’Algérie à Marseille en passant par l’Argentine, Cuba, les Baléares et la Grèce. Avec comme simple décor, deux robes de petites filles fixées au mur, une table, deux chaises, un tabouret, elles mettent en scène, racontent et chantent en espagnol, français et arabe, l’exil, l’exode, le déracinement mais aussi l’amour, la souffrance, la nostalgie et le combat pour la liberté. Par moments sont projetées de belles photos de leur famille quand elles étaient en Algérie. Elles nous font aussi rire ou sourire notamment lorsque Valérie Joly dit le Corbeau et le renard en pataouète, parler populaire des Français d’Algérie, mélange de français, espagnol et arabe. On se régale à l’évocation de la recette du créponnet. Et les airs de sambas, rumbas, boléros nous donnent envie de danser. Un très beau spectacle qui nous fait traverser dans le temps et en chansons la Méditerranée. Frédérique Moujart

DIFFERENCES - LA REVUE DU MRAP décembre 2022
Dossier IMMIGRATION LA GRANDE INTÉGRATION, LÀ-BAS CHANSONS D’ALLER-RETOUR
Trois questions à Nathalie JOLY
Différences : Dans la présentation de votre spectacle, vous insistez sur les notions d'exil et de déracinements. Pouvez-vous préciser la complexité de ces racines et des parcours qui ont fait ce que vous êtes ?
Ma famille est arrivée en Algérie en 1850, une partie venait d’Alsace et ne voulait devenir allemande. D’autres venaient d’Espagne, de Cuba, d’Argentine… Mes arrière grands-parents étaient pharmaciens à Tlemcen, où est née ma grand-mère. Je suis la dernière-née de la famille, à Alger. L’arrivée en métropole a été un choc car j’ai été coupée de ma famille au lendemain de la fusillade sous nos fenêtres rue d’Isly. Le déracinement c’est aussi quitter la lumière, le soleil, la méditerranée, laisser les morts derrière soi, se demander où aller. La mixité des cultures, des langues, et l’héritage de ces traditions (léguées de mères en filles) nous ont façonnées ma sœur et moi. Nous avons grandi avec cette culture multiple, colorée, excessive, très éloignée de ce qui se passait dans les autres foyers. Chez nous c’était complexe mais aussi plus exaltant. La culture orientale et latine a toujours été une source de beauté et d’enseignement chez nous, et contrastait avec l’éducation classique à la française qui me semblait bien fade. De même, nous sommes tous des voyageurs … Cette richesse, cette curiosité, nous l’avons aussi ramené dans nos « valises ».
Différences : votre spectacle affiche les richesses de cette identité multiple. Cela a-t-il été toujours aussi simple ou avez-vous rencontré des phénomènes ou des tentations de rejet ou d'assignation qui ait constitué une source d'interrogation, voire de douleur ?
La guerre, le départ, les séparations, les larmes de nos proches, ont fait partie de notre enfance. Mes parents sont arrivés à Marseille avec la terrible phrase de Gaston Defferre « Que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs ». Comme nous étions de très jeunes enfants, on subissait sans trop comprendre, et sans être compris des autres. Car aujourd’hui encore, il y a une grande méconnaissance de cette histoire. C’est l’écriture de ce projet qui m’a permis de prendre de la distance et de penser (panser aussi) cette histoire.
Différences : Finalement, comment comprenez-vous la notion d'intégration ? Quels en sont les processus possibles?
C’est étrange d’être à la fois d’ici et d’ailleurs, de « là-bas », ce terme qui nomme à la fois la terre qu’on quitte, et celle où on va … Il y a de quoi être déboussolée ! S’intégrer c’est arriver à grandir « ici » avec cette culture lointaine, sans la rejeter. Trouver ses amis, une communauté plus large. Le théâtre et le chant (et maintenant l’écriture) ont évidemment été un chemin, puis une issue ! Cela nous a permis de cultiver ces différences, d’explorer le monde dans ses différentes cultures, ses diverses vocalités, jusqu’à mêler cela dans nos métiers de la scène. Parties en bas-âge, nous sommes les derniers témoins (une génération charnière qu’on a tendance à zapper). Pourtant, l’intégration passe par les enfants, confrontés à une double culture. Je tenais à écrire ce spectacle pour transmettre à nos enfants, pour que les jeunes connaissent cette histoire.

A2S PARIS magazine de l’actualité culturelle à Paris
Art, Société, Science : quoi de neuf à Paris ? Le 7 décembre 2022
Servi par une mise en scène créative et pleine de variété, ainsi que par un fort bon travail d’éclairage de la scène, cet excellent spectacle musical, mélange de textes parlés et de chansons, a bénéficié du «regard» de Simon Abkarian, lauréat de plusieurs Molières. Le spectacle a été écrit et conçu par Nathalie Joly, qui, formée au Conservatoire de Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, est la fondatrice de la compagnie Marche la route, productrice du spectacle. C’est en compagnie de sa sœur aînée, la chanteuse lyrique Valérie Joly, que Nathalie Joly interprète le spectacle, qu’elle a imaginé en Algérie, à l’Institut français d’Annaba, dans le cadre d’une résidence artistique financée par l’Ambassade de France en Algérie. Les sœurs Joly sont nées en Algérie, qu’elles ont quittée, enfants, en 1962, vers la fin de la guerre d’Algérie, pour aller vivre à Marseille. Dans le texte de Nathalie Joly, ainsi que par des photographies familiales, projetées sur un écran, les souvenirs d’enfance des deux sœurs - avec notamment une évocation de leur grand-mère, Georgette, pharmacienne à Alger - sont très présents au cours du spectacle, tout comme le souvenir du pèlerinage, en Algérie, des deux sœurs et de leur mère, plusieurs années après la fin de la guerre. À un moment du spectacle, est récitée, en imitant une voix d’enfant, une fable écrite en pataouète, un langage des Français d’Alger constitué de mots français, catalans, espagnols, italiens, arabes et kabyles. Le spectacle est accompagné de la sortie d’un disque, dont douze des seize chansons sont interprétées sur scène - en solo et surtout en duo - par les deux sœurs, avec la complicité du musicien Thierry Roques. Les paroles des titres du disque sont, en particulier, en français (notamment «Porte de Vincennes» de Maurice Durozier et «Le Départ» d’Amandine Maissiat), en grec, en espagnol ou encore à la fois en espagnol et en français, comme par exemple la chanson «Veinte Años», que Nathalie Joly a traduite en français.

ESSMA 12- 01- 2021

Il y a quelques semaines je vous avais informé d’un prochain spectacle qui devait se tenir en janvier à la Cartoucherie de Vincennes, et qui, malheureusement, en raison des consignes sanitaires actuelles n’a pu avoir lieu. Ce spectacle, parlé-chanté, était réalisé par Nathalie Joly et sa sœur Valérie, toutes deux nées à Alger et petites-filles de Georgette Carcassonne, la pharmacienne bien connue.
Il se trouve que j’ai eu la chance de voir, en privé, leur spectacle « Là bas, chansons d’aller-retour », au titre très évocateur... un pur bonheur.. et pas uniquement dû au grand talent de comédiennes et de chanteuses des sœurettes ! Les sœurs revisitent leur petite enfance là-bas, et leur exil en France avec toutes les traditions familiales importées du pays de leurs racines. Entre rires et larmes elles nous ramènent chez nous, croisant aussi bien le moutchou que Galoufa, se régalant de créponés, écoutant le marchand d’zhabits rameuter les clients, ou survolant en rêve le Jardin d’Essai....Anne-Marie Soufflet


CDHA CENTRE DE DOCUMENTATION HISTORIQUE SUR L’ALGÉRIE janvier 2021
Petites-filles de la pharmacienne Georgette Carcassonne dont l’officine était en face de la Grande Poste, Nathalie et Valérie Joly sont nées à Alger. Parties en 1962, le lendemain de la fusillade de la rue d’Isly dont elles ont été témoins, elles font parties des dernières nées « là-bas ». Toutes deux sont devenues comédiennes-chanteuses, autrices et compositrices. Nathalie est spécialiste du parlé-chanté début de siècle, Valérie des chants du monde notamment des chants de pleureuses de Méditerranée.
Lauréate d’une Bourse de l’Ambassade de France en Algérie, Nathalie Joly a écrit ce texte en résidence à l’Institut français d’Annaba, en s’inspirant de son vécu familial et des témoignages des femmes rencontrées de l'autre côté de la Méditerranée. Avec sa sœur, elle interprète ce récit chanté en forme d’aveu intime et d’exutoire, retour troublant sur la terre natale où se mêlent non-dits, rêves ou souvenirs d’exode.

affiche Jean Jacques Gernolle,

Photo©archive familiale

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